Florent Guion : « Cette équipe n’est pas malade »

Le pilier gauche de 28 ans recruté cet été en provenance de Rouen se confie sur le début de saison du SUA LG, son intégration dans le groupe et les problèmes à régler.

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Après une dernière saison cauchemardesque en Top 14, le Sporting est parti sur une reconstruction dans la division inférieure, avec de nombreux nouveaux joueurs pour compenser les départs tout aussi nombreux. Parmi les recrues qui ont su s’imposer, Florent Guion. A gauche de la mêlée, ce valeureux combattant a disputé toutes les rencontres, dont les deux premières de la saison en tant que titulaire.

Quidam l’Hebdo : Comment s’est passée votre intégration au sein du groupe ?

Florent Guion : Vraiment très bien, et je ne dis pas ça seulement pour les médias ! Tous les nouveaux ont été très bien intégrés. Il y a un excellent esprit de cohésion depuis le début de l’aventure. Et le gros travail physique effectué avec Laurent Arbo nous a tout de suite mis dans le bain. Les matchs amicaux, qui se sont dans l’ensemble bien déroulés à l’exception d’une copie moins propre contre Mont-de-Marsan, ont fini de souder le groupe avant d’attaquer la saison. Donc de ce côté, tout va pour le mieux.

Quidam l’Hebdo : Malgré cela, le SUA LG n’a toujours pas remporté la moindre victoire…

F. G. : Si l’on analyse le début de saison rencontre par rencontre, on peut trouver des explications. Bayonne, pour être honnête, c’est du très haut niveau pour cette Pro D2. Je ne m’en fais pas pour eux cette saison tant leur effectif est solide et complet à presque tous les niveaux. Et dans cette opposition, on a montré de belles choses, en particulier dans le jeu de devant et on sait qu’une bonne conquête, c’est la base pour être une bonne équipe dans ce championnat.

Grenoble aussi est une belle écurie. Ils parviennent à scorer très rapidement sur une action que je ne saurai même pas vraiment qualifier. C’était bien joué de leur part et un essai bêtement encaissé de notre côté. Mais on s’est rapidement remobilisés pour rivaliser avec eux. Il y avait vraiment la place de faire mieux, c’est ce qui rend l’issue encore plus frustrante mais on ne peut pas dire qu’on est passés à côté.

Finalement, il n’y a que contre Béziers où l’on rate complètement notre rendez-vous avec le public d’Armandie. Il n’y a donc pas de quoi s’alarmer à ce stade. Même si ce n’est pas le butin espéré, on ramène tout de même deux points de bonus défensifs, et ça aura sûrement son importance en fin d’exercice.

Quidam l’Hebdo : Quels sont selon vous les problèmes les plus handicapants pour le Sporting ?

F. G. : On ne va pas se mentir, la touche est assez défaillante. Cela occasionne pas mal de ballons perdus et donc des munitions en moins. Contre Grenoble, on a deux lancers très proches de la ligne d’essai et on ne les exploite pas bien. En Pro D2, quand on gère mal ces situations, ça se paie cash à la fin. On travaille pour régler ça et je pense que ça va rentrer dans l’ordre. Même si les fautes sont bien là, il n’y a pas pour autant le feu dans ce secteur de jeu, quelques soucis de timing seulement. Le reste, ce sont surtout des petits détails.

Quidam l’Hebdo : On vous sent très optimiste pour la suite…

F. G. : Il nous faut juste cette première victoire. Je suis convaincu qu’ensuite, cela va permettre d’enclencher quelque chose de beau. Entre notre collectif, notre entente et notre persévérance à l’entraînement, on a tous les ingrédients en notre possession pour faire une belle saison. Il ne nous manque plus qu’à allumer la mèche. Je suis convaincu que ça va payer.

Quidam l’Hebdo : Mais ce besoin urgent de victoire ne vous met-il pas une certaine pression sur les épaules ?

F. G. : Je ne sais pas si on peut parler de pression. Bien sûr, on se rend compte qu’on n’a pas vraiment le droit de se planter à nouveau. On veut rendre au public le soutien qu’il nous apporte. Mais sans faire injure à personne, on veut d’abord ce succès pour nous. C’est le déclic dont on a besoin pour se construire.

Quidam l’Hebdo : La longue période de disette (plus d’un an et demi sans victoire) pèse-t-elle sur le moral du groupe ?

F. G. : On a tous conscience de ce qui s’est passé la saison passée, et c’est bien de garder ça dans un coin de la tête. Mais un certain nombre d’entre nous n’étions pas là, y compris dans le staff. Mon sentiment depuis mon arrivée, c’est que l’on repart d’une page blanche. Dans notre esprit, on est sur une série de trois défaites, pas trente… C’est déjà trop pour les compétiteurs que nous sommes, mais ce n’est pas du tout comparable.

Vu de l’intérieur, je n’ai absolument pas l’impression que cette équipe est malade. Au contraire. L’ambiance est saine. On bosse dur à l’entraînement. La concurrence entre nous dans ce groupe de 40 est source d’émulation, on a tous envie d’en découdre. Je ne regrette pas du tout d’être venu ici.

Quidam l’Hebdo : Si l’on se penche sur votre cas personnel, vous faites déjà partie des joueurs les plus utilisés. En première ligne, c’est même vous qui cumulez le plus de temps de jeu. Vous attendiez-vous à ça ?

F. G. : C’est vrai que je n’ai pas suivi le parcours classique. Je ne suis pas sorti d’un centre de formation prestigieux. J’ai commencé par la Fédérale 1 à Périgueux où j’ai grandi. Eh oui, je suis un pur produit du Sud-Ouest. J’ai commencé très tôt dans cette division plus compétitive qu’on ne le croit et c’est selon moi une chance. A ce niveau, la conquête occupe une place extrêmement importante, il ne faut pas avoir peur de la guerre de tranchées. C’était très formateur. Puis je suis parti à Rouen, j’ai aussi fait un passage de deux ans à Soyaux-Angoulême. Je vois la Pro D2 grandir et progresser d’année en année. Tout ça me pousse à savourer chaque match que j’ai l’occasion de jouer. Je ne pense pas manquer d’envie (rires) !

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