
Comme nous l’évoquions dans ces colonnes dans une précédente édition, la proposition de loi dite « Duplomb-Menonville » visant à lever les entraves à l’exercice du métier d’agriculteur était examinée ces derniers jours par les élus de l’Assemblée. Aux premières loges des difficultés rencontrées par le monde paysan au quotidien, en particulier la filière noisette dont l’existence même est menacée. Les parlementaires lot-et-garonnais attendaient beaucoup de ce passage devant la représentation nationale. Seulement voilà, les débats n’ont pas abouti sur le résultat escompté. Guillaume Lepers, député de la troisième circonscription, s’est érigé parmi les principaux défenseurs de cette proposition de loi… et a voté pour la motion de rejet empêchant ainsi son adoption.
Lepers et Laporte sur la même longueur d’ondes
Point de rétropédalage ici mais la conséquence d’une situation législative comme la France sait en produire. « Aujourd’hui, j’ai honte de la situation dans laquelle nous sommes et de l’image que notre assemblée va renvoyer », regrette Guillaume Lepers. Il accuse ses homologues de la France insoumise et des Écologistes de « bordéliser l’Hémicycle ». L’objet de son courroux, le dépôt de milliers d’amendements (3455). Selon lui, c’est un moyen « d’organiser sciemment l’impossibilité d’examiner ce texte », le choix de « l’obstruction » et le « refus du compromis ». La Marmandaise Hélène Laporte va dans le mème sens. « Nous cherchons en vain une logique dans la position des Ecologistes. » La cadre du Rassemblement national s’insurge : « L’an dernier, en raison de l’interdiction de l’acétamipride, 8 500 tonnes de la filière noisette ont été détruites ou rendues impropres à la consommation, soit 65 % des récoltes, avec pour conséquence des dizaines de milliers d’euros de pertes et une pérennité mise à mal. La filière de la betterave est laissée sans solution […] Les filières de la pomme, de la cerise et de la fraise sont également concernées. Toutes réclament une réglementation phytosanitaire en adéquation avec la réalité. »
Saisine d’une commission paritaire mixte

« Ce n’est pas pour rejeter ce texte mais pour rejeter son obstruction que le groupe droite républicaine a décidé de voter favorablement, avec déchirement, la motion de rejet », explique l’élu villeneuvois. Adoptée par le Sénat en début d’année, le 27 janvier pour être précis, la proposition de loi Duplomb-Menonville a donc été rejetée en séance publique lundi 26 mai par une large majorité de votants dont ses principaux défenseurs. Pour ces derniers, un ultime espoir demeure. Une commission mixte paritaire, composée de 7 sénateurs et 7 députés, a été convoquée le 28 mai et sera chargée de proposer un nouveau texte, basé sur le compromis avant un nouveau passage à l’Assemblée.
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