Santé : les hôpitaux de Villeneuve et Agen auront bientôt une direction commune

Les conseils de surveillance du Pôle de santé du Villeneuvois et du centre hospitalier Agen-Nérac ont voté favorablement la mise en place d’une direction commune

0 Shares

Même si les établissements Tournon doivent encore se prononcer mardi 17 juin, l’affaire semble entendue. Les conseils de surveillance respectifs du Pôle de santé du Villeneuvois (PSV) et du centre hospitalier Agen-Nérac (CHAN) ont déjà voté favorablement à la mise en place d’une direction commune. Idem pour l’hôpital de Penne-d’Agenais. Cette démarche, qui pourrait être conclue dès cet été, a été initialement portée par l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. L’objectif annoncé de ce mode de « coopération interhospitalière » est de « renforcer les établissements en développant des collaborations plus étroites, développer l’attractivité pour les jeunes médecins et favoriser la constitution d’équipes médicales de territoire ». Sur un PowerPoint, cela sonne bien. Mais dans les faits, ça donne quoi ? Aurélie Guillout, directrice départementale de l’ARS, tente de vulgariser : « L’ambition est d’offrir un parcours de soins plus efficace, avec des filières mieux équilibrées. On veut que la complémentarité prime sur la concurrence. » Une fusion se faisant souvent au détriment des plus petits, l’idée a de quoi inquiéter, en particulier dans le nord-est du département. Sauf que l’on ne parle pas de fusion ici. « Chaque établissement conservera son organisation, sa gouvernance, avec un conseil de surveillance propre et ses actes médicaux. Idem pour l’ensemble des agents, qui resteront salariés de l’établissement auquel ils sont déjà affectés. On ne pourra pas leur imposer de passer de Villeneuve à Agen, par exemple », assure Aurélie Guillout. Seuls quelques médecins pourront naviguer au sein de pôles mutualisés, comme les urgences. « Là encore, nous avons absolument besoin de maintenir les différents services ouverts, car ils irriguent déjà de très grands bassins de population. La question des fermetures temporaires pour manque de praticiens, comme c’est le cas en ce moment à la clinique Esquirol-Saint-Hilaire, se pose malheureusement indépendamment du projet de direction commune. Au contraire, cette coopération aura pour but de trouver un maximum de solutions », poursuit la directrice dé- partementale de l’ARS. Ce discours positif est corroboré par Sandrine Bernard, la directrice par intérim du PSV, à l’issue du vote villeneuvois vendredi 6 juin, dans un communiqué. Elle évoque « une organisation encore plus cohérente, coordonnée et performante ».

Pas de bras de fer avec les syndicats

Quand certains sont convaincus que l’union fait la force, d’autres craignent que la mutualisation aboutisse à des efforts budgétaires accélérés pour réduire les déficits, ce qui pourrait conduire à des suppressions de postes, voire à des fermetures de lits. « On veut croire que ce sera une bonne chose pour nos établissements. Nous connaissons Jean-François Vinet (NDLR : l’actuel directeur du CHAN et probable grand directeur à la fin du processus), puisqu’il a déjà été en poste à Villeneuve. Ce n’est donc pas un saut dans l’inconnu. Il faut néanmoins rester vigilants, car on ne connaît pas encore les conséquences que cela aura sur le fonctionnement. On ne veut pas d’un nivellement par le bas, avec une réduction du nombre d’agents et une pression accrue sur nos services, au détriment des patients. Cette direction commune doit être une force », estime Daouia Ouargli, déléguée CGT du Pôle de santé du Villeneuvois. Pour l’heure, aucun bras de fer n’est ainsi engagé contre cette procédure qui, quoi qu’il en soit, est bel et bien en route. Une lettre ouverte, publiée par un collectif anonyme en dehors de toute organisation syndicale, rendant ainsi difficile l’analyse du nombre et de la représentativité de ses signataires, se montre moins tendre en pointant de supposés dysfonctionnements et un climat délétère. Cet écrit est d’ailleurs très mal passé au sein des instances dirigeantes, qui annoncent prendre « les dispositions nécessaires pour préserver les intérêts de la structure et de ceux qui y travaillent ». « Nous pouvons comprendre l’inquiétude des équipes. Cependant, il est regrettable qu’un courrier anonyme porte gravement atteinte à l’image de l’établissement et à tous ceux qui y travaillent avec professionnalisme et dévouement », souligne la direction du PSV, indiquant avoir privilégié le dialogue social à travers des réunions et des groupes de travail thématiques par service. « Les instances représentatives du personnel, de la communauté médicale, de l’équipe de gouvernance, se réunissent très régulièrement, y compris pendant cette période d’intérim de direction. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

46 + = 51