Si le bonheur est dans le pré, il ne l’est pas au sein de la Chambre d’agriculture. Les jours se suivent et malheureusement commencent à se ressembler du côté de la rue de Péchabout à Agen, plongeant l’institution dans la crise. En l’espace d’une semaine, plusieurs personnalités de premier plan ont décidé de quitter le navire. Agnès Chabrillanges, directrice générale depuis le début de l’année 2023, a démissionné en début de semaine dernière. Jean-Michel Ruchaud, figure emblématique de la Coordination rurale depuis sa création au début des années 90 et élu à la Chambre, lui a emboîté le pas. Et maintenant, c’est au tour du président Patrick Franken de jeter l’éponge. Une hécatombe vécue comme un véritable « uppercut reçu en pleine figure » par des confrères de la majorité consulaire. La liesse qui a suivi le raz-de-marée jaune en début d’année semble décidément bien loin. La force collective de la CR 47, habituée aux actions syndicales « coup de poing » (et aux déboires judiciaires qui vont avec) pour défendre à sa manière la cause agricole, laisse désormais place aux tensions internes.
L’ombre de Serge Bousquet-Cassagne
Si chaque décision individuelle répond à des raisons personnelles, il semble que l’ombre de Serge Bousquet-Cas- sagne ne soit jamais bien loin. L’an- cien président continue de susciter la polémique, y compris chez les siens. « On connaît le personnage, on ne va pas le changer maintenant », peut-on entendre. Il aurait « outrepassé ses prérogatives » selon un observateur élu pourtant proche de lui, sous cou- vert d’anonymat. « SBC » serait à l’origine de faits « inacceptables », au point de consommer le divorce avec ses compères d’aventure et une partie des équipes salariées. Des dérives de fonctionnement sont évoquées et ne sont pas sans rappeler ce que la Cour des comptes a déjà épinglé dans un rapport accablant, sur la période 2015- 2023. Serge Bousquet-Cassagne a-t-il vraiment décidé de laisser les rênes du pouvoir ? Ils sont plusieurs à s’interroger. « Il y a plusieurs très fortes personnalités qui s’affrontent. Cela crée forcément des frictions à un moment donné. De là à ce que ça prenne cette ampleur… », s’étonnent plusieurs co- listiers pris au dépourvu.
Karine Duc assure l’intérim
avant une nouvelle élection La démission de Patrick Franken a des conséquences immédiates sur le fonctionnement de la Chambre d’agriculture. Sa première vice-présidente, Karine Duc, va assurer l’intérim le temps que de nouvelles élections soient organisées au sein du collège d’élus. La nomination d’un(e) DG ne devrait inter- venir qu’après cette échéance, de façon à obtenir une certaine cohésion du tandem dirigeant. Reste maintenant à savoir si d’autres départs surviendront dans les prochaines semaines. En attendant, des membres du groupe majoritaire se disent attristés de la situation. « Ça donne envie de pleurer. C’est d’autant plus dramatique que le monde agricole traverse une période difficile et a besoin de nous. C’est catastrophique d’en arriver là… », déplore un élu de la CR 47. Un autre regrette « ces querelles personnelles de cour de récréation ». Ambiance… Mis en cause, Serge Bousquet-Cassagne renvoie la responsabilité à la directrice générale Agnès Chabrillanges et « son attitude déloyale envers Patrick Franken, les élus et les salariés ». Il confie avoir de « bonnes relations » avec Patrick Franken.
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