Redevance incitative en Villeneuvois : la phase test commence

Le nouveau mode de collecte des ordures ménagères se met en place à partir du mois d'octobre. Petit guide pratique pour s'y retrouver.

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Après les intercommunalités voisines de Fumel – Vallée du Lot et Bastides en Haut-Agenais Périgord, le Grand Villeneuvois accélère enfin sur la mise en action de la fameuse redevance incitative. Fini, l’ancienne TEOM. Place désormais à un modèle où le dépôt/ramassage des sacs noirs sera limité, sous peine de voir l’addition grimper. Comme à chaque fois que l’on touche à nos poubelles, le sujet fait vivement réagir. Michel Laville, vice-président à la CAGV en charge de cette épineuse question, tente d’expliquer : « Il faut comprendre que ce n’est pas tant pour payer moins qu’éviter de payer de plus. » En clair, malgré les restrictions, rien ne dit pour l’heure que la facture va s’alléger. Mais devant l’inflation spectaculaire des coûts de traitement de tous les déchets, recyclables compris, par le syndicat Valorizon, la collectivité doit absolument réduire son activité. Et cela passera par ce type de mesures. D’aucuns s’interrogent sur la pertinence du terme « incitative », mais la CAGV n’a pas inventé cette formule, déjà adoptée un peu partout en France. Les élus estiment que la redevance sera plus « équitable ». La TEOM étant calculée à partir de l’impôt foncier, elle ne tenait pas compte du niveau de l’utilisation du service. À l’avenir, c’est la production individuelle de déchets qui primera. Les propriétaires, mais aussi les locataires, sont concernés.

Une année blanche //

L’activation des systèmes du nouveau format de collecte va commencer au 1er octobre. Jusqu’à la fin de l’année, les services, sous la coordination de Kevin Baraton et Maud Cianfarani, vont procéder à une phase technique, afin de régler tous les paramètres sur l’ensemble du territoire. L’année 2026, elle, permettra de comptabiliser chaque levée et le tonnage qui va avec, pour définir les tarifs applicables à partir de 2027.

Deux cas de figure //

Il existe deux cas de figure : les ménages qui bénéficient d’un ramassage en porte-à-porte et ceux qui doivent se rendre à un point d’apport volontaire.

– Apport volontaire : Les bornes enterrées, jusqu’ici accessibles à tout un chacun, ne pourront désormais s’ouvrir qu’à l’aide d’un badge. Le tambour permet de déposer un sac de 50 litres. Une fois refermé, il est verrouillé. Une grande partie des habitants des communes de l’Agglo ont d’ores et déjà reçu leur badge (un seul par foyer). Reste maintenant un gros morceau : les résidents de la ville-centre. Les Villeneuvois sont invités à se rendre aux permanences (calendrier sur le site de la Ville) munis de leur carte d’identité pour recevoir le précieux sésame.

– Collecte en porte à porte : Au cours des derniers mois, les agents de collecte ont équipé la plupart des bacs d’une puce. Ce petit dispositif électronique sera scanné à chaque levée. Sans cette puce, point de ramassage. Si c’est le cas à partir du 1er octobre, il faudra contacter les services techniques de la CAGV pour corriger le problème.

Chiffres // 28 000 foyers environ résident dans le périmètre de la CAGV – 12 400 en ramassage porte à porte – 15 100 en point d’apport volontaire 200 bornes d’apport volontaire sur l’Agglo. 185 sont déjà en service. 15 autres sont en cours de déploiement.

Le tri sélectif pas concerné //

Point essentiel de cette petite révolution : le tri sélectif n’est pas concerné ! Tous les points d’apport volontaire pour les emballages, le papier ou le verre restent en accès libre sans aucune restriction. Idem pour la quantité de sacs jaunes ramassés en porte à porte au rythme habituel. Les déchetteries restent gratuites. Il est en revanche interdit d’y amener des ordures ménagères.

La chasse aux incivilités //

L’un des fléaux qui frappe déjà la CAGV mais plus généralement l’ensemble des intercommunalités réside dans les dépôts sauvages. « Ce sont 500 000 € qui s’ajoutent à tout le reste », déplore Michel Laville. La limitation des levées avec la redevance incitative va-t-elle accentuer le phénomène ? L’élu n’en est pas si sûr. « Ce seront les mêmes personnes qu’aujourd’hui. » Il mise également sur la multiplication des contrôles et la présence de vidéosurveillance sur les points critiques. Des actions qui semblent avoir porté leurs fruits, à Soubirous par exemple. Un autre danger guette, la tentation de mettre ses ordures ménagères dans les sacs jaunes. Les conséquences seraient d’autant plus graves. « Quand les bennes arrivent sur les centres de tri, des échantillons sont analysés. À partir d’un certain seuil de déchets non recyclables, on parle de refus de tri. Et c’est toute la benne qui repart vers l’enfouissement, ce qui implique un surcoût de traitement et de la pollution », explique Kevin Baraton, animateur de tri.

À quoi s’attendre côté tarifs ? //

Rien n’est encore décidé du côté de la CAGV. Ce sont les conclusions de l’année 2026 qui permettront de définir la ou les formules définitives. Mais ce qui se passe à côté peut donner un ordre d’idées. Sur le territoire de Fumel – Vallée du Lot, où le porte à porte n’existe plus, le forfait le moins cher, comprenant 16 levées sur l’année (+26 passages en déchetterie), s’élève à 245 €. D’autres formules sont possibles. Sinon, chaque sac au-delà de ce que prévoit le forfait est facturé 3,75 €. Du côté de Bastides en Haut- Agenais Périgord, le forfait est à 214,22 € mais pour 12 levées seulement.

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