Un projet amorcé en 2019, des difficultés administratives, un refus d’implantation à Bias et un déménagement contraint… La gestation de Méha Alliance n’a pas été un long fleuve tranquille. « La bataille a été rude », confie son instigateur Jean-Philippe Bayol. Mais depuis le 12 mars, tout marche comme sur des roulettes. Cette unité de méthanisation finalement installée sur la commune de Sainte-Colombede-Villeneuve tourne à plein régime et semble faire l’unanimité auprès des élus. Près de 8 millions d’euros ont été investis par les porteurs de projets : Jean-Philippe Bayol donc, arboriculteur à Sainte-Livrade, et les frères jumeaux Sébastien et Thibaut Teyssedre, exploitants sur Sainte-Colombe en polyculture-élevage. « La jeunesse aussi participe à la vie du territoire », souligne Thibaut Teyssedre, avec fierté. La société d’économie mixte Avergies, grand promoteur des énergies renouvelables, est aussi associée. Le chifre d’afaires estimé s’élève à 1,5 M€. Sufsant pour convaincre d’autres agriculteurs de les imiter, malgré l’endettement conséquent.
Le Lot-et-Garonne bientôt exportateur
Pour la collectivité, l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de fournir, en grande quantité, de l’énergie verte et décarbonée au territoire. À l’année, Metha Alliance prévoit de produire 11,5 GWh, de quoi alimenter plusieurs milliers de foyers. « Si l’on combine la production de l’usine historique BioVilleneuvois et celle-ci, 100% de la consommation de gaz des habitants de Villeneuve-sur-Lot est couverte. À l’échelle de l’agglomération, c’est 50% », précise Mailys Huet, directrice territoriale Gironde Lot-et-Garonne de GRDF, l’opérateur qui assure le raccordement au réseau. En élargissant encore un peu plus le spectre, c’est tout le département qui progresse avec des perspectives immenses. « Quand on analyse les surfaces et les typologies agricoles, on découvre que le potentiel du Lot-et-Garonne, c’est de couvrir 140% de ses besoins en gaz. En d’autres termes, il sera exportateur », résume Mailys Huet. Chambre d’agriculture, sénateur, député, conseillers régionaux, maires se réjouissent à l’unisson de cette mise en service qui constitue un pas en avant vers « l’indépendance énergé tique » en plus d’assurer des compléments de revenus réguliers aux paysans. « C’est la ruralité qui prend de l’avance, un exemple d’éco-responsabilité pour les grandes métropoles à qui on va bientôt apporter le chaufage. On peut parler de leçon d’écologie concrète. L’avenir de notre pays se joue ici », clame Guillaume Lepers, député de la troisième circonscription.
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