Près de 220 000 victimes de violences au sein du couple chaque année, plus d’une centaine de décès… Des chiffres dramatiques qui poussent associations, pouvoirs publics et mêmes entreprises à se mobiliser. Sur le terrain, des initiatives coopératives voient le jour pour apporter des solutions et le dispositif « Rassure-toit » d’Habitalys en est une. Depuis la fin de l’année 2020 et le grenelle organisé par le gouvernement sur cette question, l’Office public de l’habitat en Lot-et-Garonne le déploie dans plusieurs villes du département : Marmande, Tonneins, Casteljaloux, Fumel, Foulayronnes et désormais Villeneuve-sur-Lot grâce à une convention signée avec la municipalité le 17 août dernier. « Par notre rayonnement territorial, nous sommes très sensibilisés au phénomène des violences conjugales. Nous sommes donc allés piocher au sein de notre parc une douzaine de logements vacants que nous remis en état pour les mettre à disposition gratuitement », explique Bruno Guinandie, le directeur général d’Habitalys.
Gratuit et opérationnel tout de suite
Lorsque les associations comme la Maison des Femmes ou le Relais identifient une situation problématique, elles se rapprochent du Centre communal d’action social (CCAS) qui peut alors proposer un refuge « clés en main ». Dans le cas de Villeneuve, le T4 ainsi mobilisé est assez grand pour accueillir une femme (ou un homme) en détresse avec plusieurs enfants. L’appartement entièrement meublé et équipé pendant l’été est opérationnel sur le champ et à tout moment avec les compteurs ouverts. Pour des raisons évidentes de sécurité, l’emplacement est soigneusement gardé secret. Aucun loyer n’est demandé à la victime bénéficiaire. Même les frais courants comme l’eau et l’électricité sont pris en charge par Habitalys. Le bail est d’un mois, renouvelable. « L’objectif n’est pas que cela dure ad vitam aeternam. On voit ça comme un tremplin pour une vie meilleure. »
Entre les dispositifs d’extrême urgence et la recherche d’un nouveau logement, cette solution intermédiaire manquait. Ce n’est plus le cas. « Malheureusement, nous avons déjà pu constater, à Marmande par exemple, que le besoin était fort. Dès la première semaine, nous avons eu une pensionnaire. Cependant, cette phase de transition lui a permis, avec notre accompagnement, de louer un appartement chez nous et de retrouver une meilleure situation », précise le patron d’Habitalys.
La notion de « bailleur social » prend ici tout son sens avec une réponse à toutes les problématiques, même les plus dramatiques. « C’est notre rôle », assure humblement Bruno Guinandie.
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