L’Agglomération d’Agen a parlé avenir en posant sur la table les sujets Camélat, LGV, rénovation du MIN ou encore le Plan climat-air-énergie territorial.
Après la rentrée des élus dans leurs communes respectives, tous étaient de retour sur les bancs du Conseil d’Agglomération pour évoquer plusieurs dossiers importants. Le président Jean Dionis a profité du début de séance pour revenir sur les dernières actualités du territoire. Il a tout d’abord fait un retour sur les évènements du 8 septembre dernier, qui ont plongé Agen et plusieurs communes comme Moirax, Le Passage, Estillac ou Roquefort… sous l’eau. « Je tiens à dire que je suis fier de nos élus et nos services qui se sont bougés, pour se rendre très rapidement sur place. J’ai reçu l’association de victimes qui s’est montée dans la foulée. Tous ont confirmé cette réactivité et disponibilité. Mais il y a aussi des leçons à tirer, car beaucoup de choses ont été imparfaites ce jour-là », dévoile-t-il. Entre un système d’astreinte qui s’est montré défaillant, et un hébergement d’urgence difficile à assurer en raison des hôtels complets (la foire d’Agen se déroulait à cette date), le dispositif a montré ses limites, et reste donc à parfaire.
La visite du Premier ministre à Agen, le 1er juillet dernier, est également revenue sur la table puisqu’elle marque de manière officielle « l’engagement de l’État sur le projet de Camélat. Désormais, nous travaillons avec la Région et le cabinet du Premier ministre pour boucler le plan de financement, et j’espère qu’on y arrivera », souffle le président du conseil. Si beaucoup de discussions gravitent autour de ce projet, deux dates sont toujours d’actualité : le début des travaux estimé à juillet 2022, pour une ouverture à la circulation fin décembre 2023. La santé était aussi au programme de cette visite officielle. « Jean Castex est arrivé en donnant 4 millions d’euros pour l’hôpital d’Agen, et annoncé de nouvelles mesures fortes concernant UPSA, avec une stabilité des prix jusqu’à fin 2024. En contrepartie, UPSA s’est engagée à participer à la production française de paracétamol. »
Enfin, le projet majeur du GPSO consistant notamment en la mise en place d’une nouvelle ligne grande vitesse Bordeaux-Toulouse, jusqu’alors dans une impasse, semble se dessiner. « Le Premier ministre nous a dit que la branche Bordeaux-Toulouse coûtait 10 milliards d’euros. Si l’État pose 4 milliards sur la table, l’Union européenne 2 milliards, la balle est renvoyée vers les collectivités pour le reste. Je suis pour ma part favorable au projet mais contre la participation financière que l’on nous réclame. C’est une affaire collective et donc une décision que l’on arrêtera ensemble », martelle Jean Dionis. Affaire à suivre…
La modernisation du marché au Carreau sur le M.I.N. face à l’inflation des matériaux
Il s’agit-là d’un pôle économique majeur dans le département, le cinquième pour être exact. Le Marché d’intérêt national d’Agen-Boé existe depuis 1962, et accueille en permanence 80 entreprises issues principalement de la filière fruits et légumes. « La modernisation de cet outil devenu inadapté et obsolète apparaît comme stratégique. Le projet a été soutenu lors du conseil communautaire d’avril dernier, pour réaliser une nouvelle plateforme de 4 000 m2. » Si un budget maximal de 2,6 millions d’euros a été établi, le maître d’œuvre alerte sur l’inflation des coûts de matériaux (+44 % pour le gros œuvre), qui fait aujourd’hui grimper la facture finale de 30 %. Cette augmentation pourrait être amoindrie par la participation de la Région, sollicitée à hauteur de près de 12 %.
Le Centre des congrès à la recherche d’un nouveau mode de gestion
« L’Agglo a signé un contrat avec la SEM Agen Évènements en 2014, pour la gestion et l’exploitation du Centre des congrès et du Parc des expositions pour une durée de 12 ans », explique Nadine Labournerie, élue à l’économie. Dans les faits, le groupe La Dépêche s’est vu déléguer sa gestion à travers la SAS Agen expo congrès, qui a souhaité résilier son contrat en décembre 2020. « La société a cédé ses actions à l’Agglomération d’Agen, devenue majoritaire à près de 83 %. Mais notre établissement public n’a aucune vocation à gérer un tel lieu. Il est donc opportun de lancer une nouvelle procédure de mise en concurrence », ajoute-t-elle. Parmi les solutions envisagées, celle privilégiée « et la plus raisonnable » pour le président de l’Agglo reste la délégation de service public.
Faire du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) « quelque chose d’Agenais »
« Nous y travaillons depuis janvier 2020. Les objectifs que nous vous présentons ce soir sont atteignables de manière sécurisée, et générateurs d’un plaisir supplémentaire si nous les dépassons », assure Patrick Buisson, élu à la transition écologique en introduction. Ce soir-là, il a présenté à l’assemblée le programme d’actions établi dans le cadre du Pan climat-air-énergie territorial, imposé par la loi et dont les objectifs sont adaptables selon les territoires. Les trois cibles à l’horizon 2050 : réduire les émissions de gaz à effet de serre, préserver et améliorer la qualité de l’air, et adapter le territoire aux effets du changement climatique. Après un diagnostic et une analyse des vulnérabilités du territoire face aux risques climatiques, une stratégie a été établie selon six axes majeurs. Parmi eux, la réduction et décarbonisation des déplacements, l’accompagnement de la transformation agricole locale, mais aussi le soutien du développement des énergies renouvelables. Grâce à plusieurs leviers (résidentiel, industrie, tertiaire, agricole, et transports routiers), « on estime une baisse de 46 % des consommations, et -74 % sur les émissions de gaz à effet de serre », relate Patrick Buisson. Jean Dionis n’a pas manqué d’insister sur la nécessité, selon lui, de se sentir libre de s’approprier ce plan national pour en faire quelque chose d’Agenais. « Mieux vaut avoir un plan raisonné avec 6 axes costauds, plutôt qu’une usine à gaz », sans mauvais jeu de mots…
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