Ce n’est pas avec une, deux, mais bien trois récompenses, que la Lot-et-Garonnaise Salima Allioui est rentrée de Paris début novembre, suite à sa participation au concours Lépine 2021. « C’est la première fois que je confrontais mon produit au public. Le simple fait d’être présente là-bas était déjà impressionnant », raconte la jeune femme. Son innovation ? Un protège-livre aimanté répondant au nom de Neocov, qui présente deux caractéristiques particulières. D’un côté, l’objet en question est composé de parties pré-pliées pour s’adapter à l’épaisseur du livre, de l’autre, il dispose d’un système d’aimantation pour maintenir le livre à sa place. Le système est ingénieux, pratique, et esthétique. « Il s’adapte à toutes les tailles de bouquins, entre livres de poche, manuels scolaires, magazines et mêmes agendas. Différents imprimés existent pour convenir aux goûts de chacun. » Mais comment lui est venue cette idée ? C’est la lecture d’un livre écrit par l’auteur et conférencier anglais Dale Carnegie, qui a été à l’origine du déclic. « J’étais en train de lire un de ses ouvrages sur une méthode de développement personnel adaptée au monde du travail. Mais le titre a été traduit en français par ‘Comment se faire des amis ?’ Une traduction qui n’est pas en cohérence avec le contenu. C’était donc difficile de le sortir en public, sur la terrasse d’un café ou autre, j’avais besoin de discrétion », raconte Salima. Pour elle, qui a toujours un livre dans son sac lors de ses déplacements, l’aspect protection tenait aussi une importante particulière. Sa quête pour trouver un protège-livre se soldera par un échec, Salima se décide donc à créer le sien. Après des recherches à l’Inpi (Institut National de la Propriété Industrielle), elle se rend compte que le concept n’existe pas, et ne perd pas une seconde pour déposer son dossier. « J’ai bricolé le premier avec du papier kraft et des bandes magnétiques. » Il y a deux ans, année où son innovation a été enfin brevetée, elle intègre le programme Boost Campus alors qu’elle n’en est toujours qu’au stade de l’idée. En parallèle de son travail en tant que technicienne data chez Upsa, le projet Neocov commence donc à devenir concret…
Au Concours Lépine, Salima a pu présenter son protège-livre innovant baptisé Neocov.
A la recherche d’un fabricant français
« Mon année d’incubation n’a pas été simple puisque le Covid a bien perturbé le programme. Beaucoup de rendez-vous ont été annulés, il a fallu s’adapter, mais je ne retiens que du positif. C’est bien beau d’avoir l’idée et le brevet, mais ça ne fait pas tout ! Quand je suis arrivée, je n’avais aucune notion de l’entrepreneuriat, j’ai appris à pitcher, à travailler sur un business model. J’ai été énormément suivie par Sylvie Guerre et Damien Bizot, responsables du Campus Numérique, qui m’ont poussé vers le haut », raconte la fondatrice. Les rencontres avec d’autres porteurs de projet ont aussi été bénéfiques. Salima a pu partager cette aventure avec des homologues, échanger sur les ressentis et problématiques inhérentes aux créateurs d’entreprises, mais aussi bénéficier de recommandations. « Pendant le développement, j’ai réalisé que les gens étaient davantage intéressés par le côté discrétion en premier lieu. On a trop tendance à cataloguer une personne par rapport à ce qu’elle lit, alors qu’il s’agit parfois simplement de curiosité. Je pense aux ouvrages politiques ou portant sur la religion par exemple. Chacun a le droit de décider s’il veut partager sa lecture ou la garder pour lui. » Durant cette année charnière, Salima a la chance de pouvoir compter sur un employeur compréhensif, lui permettant parfois de se dégager du temps pour assurer des rendez-vous et avancer sur la concrétisation de ses protège-livres innovants. Finalement, elle est encouragée par Benoît Mirambeau, qui la met en contact avec le président du concours Lépine. Puis tout va s’accélérer. « J’ai fait appel à une amie qui fait du scrap-booking pour m’aider à créer plusieurs prototypes en papier cartonné, et me voilà avec mon stand au milieu de 300 autres innovations. Après 10 jours d’exposition et de passage du jury, je suis de retour avec trois belles distinctions. Beaucoup de personnes souhaitaient se procurer sur place le protège-livre, c’est donc très encourageant. C’était une très belle aventure humaine, et le soutien reçu depuis est incroyable ! », se réjouit-elle. Désormais, Salima est à la recherche d’un fabricant et distributeur français pour lancer la production et confronter son produit à la réalité du marché.
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