Recruteurs et demandeurs d’emploi réunis autour du sport

Le stade de la Myre-Mory à Villeneuve-sur-Lot était le théâtre jeudi dernier d’un étonnant « job dating » sportif où recruteurs et demandeurs d’emploi ignoraient tout de l’identité de chacun.

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L’objectif était de sortir des sentiers battus et du cadre formel, dans un bureau et face-à-face, d’un entretien d’embauche. Ce jeudi, du côté du stade de la Myre-Mory à Villeneuve-sur-Lot, près de 90 demandeurs d’emploi et 12 recruteurs s’étaient donnés rendez-vous pour participer à l’édition villeneuvoise de l’opération nationale « Du stade vers l’emploi ». « Le but est de découvrir les entreprises et le recrutement dans un autre contexte, explique Benoît Sfiligoï, directeur de Pôle Emploi à Villeneuve. Les demandeurs se sont inscrits sur la base du volontariat. Nous sommes ravis de voir qu’ils sont nombreux à avoir répondu à l’appel. Cela leur permet de rencontrer les employeurs dans un autre contexte. » L’originalité de l’opération réside surtout dans le fait que les participants n’avaient aucune idée de l’identité de chacun.

« J’ai hâte de savoir qui est qui dans mon équipe, confiait Camélia qui recrute dans l’agroalimentaire. On voit les personnes qui motivent les autres. D’autres sont plus en retrait. Il y a une véritable dynamique de groupe et je trouve ça génial. Quand on sue, ça crée forcément des liens (rires). » La révélation des personnalités avait lieu lors de la pause déjeuner. Un moment forcément atypique. « Lors des entretiens qui se font de manière formelle, les gens peuvent avoir peur de nous, poursuit la recruteuse. Il y a des barrières qui se mettent sans que l’on ne puisse rien y faire. Là, les échanges avec tout le monde sont très fluides. Tout se fait naturellement. » L’activité de sa société reste saisonnière avec 250 embauches entre juin et octobre. « On recrute quand même toute l’année avec des postes ouverts en CDI actuellement. »

Des liens qui se sont vite créés

Comme Camélia, les recruteurs ne s’interdisaient pas de recruter quelqu’un dès la fin de la journée. Une aubaine pour les demandeurs d’emploi venus en nombre. Parmi eux Isabelle, au chômage depuis le mois de juillet et un licenciement économique. Elle est à la recherche d’un poste de directrice commerciale et n’a pas hésité longtemps pour prendre part à l’opération. « J’ai été contactée dans le cadre de mon CSP (ndlr, contrat de sécurisation professionnelle). Je trouve que c’est un concept qui permet aux demandeurs de ne pas être stigmatisés. On peut se révéler sans a priori. Les recruteurs nous voient sous un angle différent. »

S’il était difficilement envisageable pour elle d’être recrutée à la fin de la journée pour le poste qu’elle vise, Isabelle restait ouverte. « Je fais actuellement mon bilan des compétences et des formations. Je suis à l’écoute de toute opportunité. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est la rencontre avec les gens. A travers le sport, il y a un lien assez facile qui se fait. » Des échanges qui ont été permis grâce au concours du Stade villeneuvois athlétisme. Douze bénévoles avaient été mis à disposition pour cet événement. « Je suis impressionné de voir comment les liens se sont vite créés, confiait l’un d’entre eux. Nous avons mis en place six activités puis un relais à la fin. Chacun a vraiment donné du sien. »

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