Garonne : Jusqu’à trois fois moins d’eau et des craintes pour l’été

Un hiver au sec…Un peu trop au sec. Si les passages des tempêtes Gérard et Fien en janvier ont emmené avec eux de la pluie, le mois de février fait la part belle au grand soleil. Problème, c’est en cette période que se refont les réserves d’eau des nappes phréatiques, des lacs de soutien à l’étiage mais aussi que dame Garonne fait, en principe, remonter son niveau.

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Un début de mois de février radieux. De quoi ravir bon nombre de Lot-et-Garonnais qui ont pu profiter ces derniers jours de belles après-midi… Mais ce qui peut faire le bonheur de certains n’est pas vraiment de bon augure pour d’autres. A peine 1,3 mm tombés en quinze jours sur l’agglomération, dans une période où il serait bon que la pluie pointe le bout de son nez. Habituellement la moyenne monte plutôt à 52 millimètres. Et pour l’instant, la pluie n’est pas prête de revenir. Si les gelées matinales vont encore saisir les lèves-tôts du département, les températures en après-midi deviennent très douces jusqu’à 16° degrés sur Agen cette semaine grâce à une situation anticyclonique. Qui dit anticyclone dit pas de pluies Avec ce temps, la recharge en eau de certaines nappes phréatiques, qui se fait grâce au ruissellement des eaux pluviales, et du niveau d’étiage (période pendant laquelle les débits sont les plus faibles) de la Garonne ne se fait pas suffisamment. L’étiage est d’ailleurs, pour ce début d’année, à un niveau anormalement bas, après déjà une très longue et intense période d’étiage en 2022, et celà, malgré un mois de janvier assez pluvieux qui avait fait remonter un temps le niveau du fleuve.

« Je n’avais jamais vu l’étiage de la Garonne aussi faible »

En effet, la seule solution pour remplir convenablement les lacs de soutien à l’étiage et assurer une bonne situation hydrologique d’ici cet été serait de la pluie. Celles de janvier ont limité la casse mais il en faudrait bien d’autres pour revenir au niveau de la normale. La situation de l’étiage a d’ailleurs été abordée ce vendredi 10 février, lors de l’inauguration de l’usine de potabilisation Sivoizac, située au Passage d’Agen (voir ci-contre). Pierre Delouvrié, vice-président chargé de l’eau et de l’assainissement de l’agglomération d’Agen, en faisait d’ailleurs état. « Je n’avais jamais vu l’étiage de la Garonne aussi faible ».
Problème, c’est en période d’étiage que montent les tensions les plus fortes autour de la ressource en eau : partage entre activités économiques, transferts interbassins, alimentation en eau potable, maintien des conditions satisfaisantes de fonctionnement du milieu aquatique… Situation confirmée par le syndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne (SMEAG), qui observe des niveaux les plus bas de ces trente dernières années dans certains secteurs. La Garonne aurait « deux à trois fois moins d’eau qu’en temps normal », confirme Bernard Leroy, spécialiste de l’étiage du fleuve. « Les débits sont très bas à cause du manque de pluie. Du côté de Tonneins ou de Lamagistère, les indicateurs sont dans le rouge. ». Une situation de jamais vu. « Les nappes ont des niveau très moyens, ce qui ne permet pas une bonne alimentation de la Garonne. » Malgré cela, il ne faut pas être alarmiste, le printemps peut être tout à fait pluvieux. Même si pour l’instant, les prévisions météorologiques ne sont pas idéales. « Il peut encore neiger jusqu’à la mi-mars mais il faudrait une neige de qualité, dense et qui tienne. Pas comme ce que nous avons eu en janvier », poursuit Bernard Leroy qui précise néanmoins qu’il va falloir faire des économies d’eau, partout.

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