La situation est un baril de poudre depuis le mois de janvier 2024. Et elle n’est pas prête de se détendre. En effet, la CR47, Karine Duc et José Perez, coprésidents de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne, ont adressé une lettre ouverte à la préfecture du Lot-et-Garonne pour attirer l’attention sur les difficultés économiques et psychologiques rencontrées par les agriculteurs. « Monsieur le Préfet, nous revenons vers vous pour vous faire part de la situation actuelle de notre profession dans la campagne de Lot-et-Garonne.Comme nous l’avions craint cet hiver, la situation que nous avions prédite se concrétise malheureusement. Nous aurions préféré nous tromper, mais nos craintes, que nous avons partagées à chacune de nos rencontres, se réalisent. Bien que beaucoup d’agriculteurs soient encore occupés par les récoltes, les premiers bilans intermédiaires annoncent déjà un résultat catastrophique. Les revenus générés par les semis d’hiver sont insuffisants, et ceux provenant des semis de printemps ne seront pas suffisants non plus. Cette situation est déjà bien connue. »
« Tic, tac, tic, tac »
Et le compte à rebours semble lancé face à une situation qui semble continuer de s’enliser pour les agriculteurs qui ne voient pas assez de prise de décisions et d’actions de la part de l’État. « Malgré tous les efforts et sacrifices consentis, les agriculteurs peinent à faire face à leurs charges. Cet été, nous avons perdu l’un des nôtres, et aujourd’hui, l’état de santé des paysans est extrêmement préoccupant. Entre fatigue, inquiétudes financières, stress, manque de perspective et avenir sombre, les signes de mal-être sont omniprésents. Certains sont sous traitement, d’autres sont hospitalisés. Nous craignons que le moindre problème supplémentaire ne provoque des drames, quelle que soit la taille, la production ou l’ancienneté de l’exploitation agricole.
En tant que syndicat professionnel, nous faisons notre travail avec assiduité : nous relayons les informations importantes, nous vous alertons sur tous les sujets, nous accompagnons chaque agriculteur individuellement. Mais il est désormais urgent que vous preniez vos responsabilités. Nous vous demandons de réagir immédiatement, de vous saisir des sujets, d’agir, et de mettre en place des mesures concrètes et des solutions avant qu’il ne soit trop tard. Oui, Monsieur le Préfet, il est bien question de vies humaines ! Si le moral était déjà morose en début d’année, il est aujourd’hui au plus bas, et la période la plus sombre approche. Comme nous vous l’avons répété maintes fois, et comme nous l’avions aussi signalé au Premier Ministre Gabriel Attal lors de sa visite à Agen le 4 mai dernier, nous vous rappelons une nouvelle fois l’inexorable progression du compte à rebours avant une révolte agricole inévitable. Tic, Tac… Tic, Tac… »
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