Lot-et-Garonne : l’entreprise Lucien Georgelin sur la voie de la guérison

Le célèbre confiturier marmandais est en passe de réussir son redressement judiciaire après 18 mois d'efforts intenses. La sortie de crise devrait être entérinée à la fin du mois d'octobre.

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« Je ne veux pas dire que j’ai gagné parce que ce n’est pas encore tout à fait terminé mais je pense que oui, c’est gagné. Ça fait énormément de bien ! Je ne vais pas me mettre à pleurer mais c’est un grand soulagement. Pas seulement pour nous (ndlr, dirigeants) mais aussi pour le personnel. » Après deux années difficiles, Lucien Georgelin commence enfin à retrouver le sourire. Et pour cause, les voyants sont aujourd’hui au vert pour son entreprise. C’est ce qu’il ressort de l’audience de ce mardi 17 septembre au Tribunal de commerce d’Agen. Peut-être l’une des dernières avant la sortie définitive de la phase de redressement judiciaire entamée il y a 18 mois. L’avocat Me Christophe Déjean le confirme : 90% du chemin a été réalisé. Il reste maintenant le vote des créanciers vis-à-vis du plan présenté par l’ETI lot-et-garonnaise, ce qui ne devrait pas poser de problème.

Si ces promesses semblent susciter la confiance, c’est parce qu’elles s’appuient sur des chiffres solides corroborés l’expert-comptable Patrick Mauri (cabinet @com). Malgré un contexte général de consommation en baisse, l’entreprise Georgelin présente un chiffre d’affaires de 76 M€, en hausse de dix points par rapport à l’avant-crise. Les marges progressent elles aussi, tandis que la dette (avoisinant les 47 M€) s’aligne sur les prévisions. La rentabilité actuelle permettra de la payer sur une durée de dix ans. D’un point de vue commercial, la dynamique est positive. Le mois d’octobre, peut-être le plus important de l’année car c’est celui des fameuses « corbeilles », s’annonce déjà comme un très bon cru avec plus de la moitié des objectifs dépassés. Les équipements industriels récents, qui ont pesé lourd dans l’endettement de la structure, tourneront bientôt à plein régime, prouvant au passage que l’investissement était pleinement justifié.

Aucun plan social

La satisfaction est double puisque ce spectaculaire retournement a pu avoir lieu sans avoir recours à un plan social. Les effectifs sont restés constants et la PME n’a pas cessé de développer sa gamme. En témoigne l’arrivée fracassante sur le marché d’une gamme de confitures sans sucre ajouté. « Je pense que notre stratégie était la bonne. Nous n’avons pas eu peur d’aller voir tous nos partenaires et même la presse pour leur dire que ça allait mal. Nous n’avons pas non plus cédé à la tentation de vendre notre pépite aux grands groupes qui se tenaient prêts à nous reprendre. Nous avons gardé le cap et ça paye aujourd’hui. Depuis le début, je n’ai jamais douté. Je disais à tous « Faites moi confiance, je ne vous décevrai pas ». Je savais qu’en obtenant des augmentations de la grande distribution, on allait s’en sortir », relate Lucien Georgelin. Après 40 ans d’une aventure qui a commencé avec deux bassines pour finir avec 300 salariés et un rayonnement national, le confiturier n’a pas fini de surprendre.

Le site de Villeneuve-sur-Lot bientôt transféré à Virazeil ?
Dans ce dossier, la principale incertitude concerne le site de Villeneuve-sur-Lot dédié à la fabrication de céréales pour le petit-déjeuner. L’ex-Eurocer, rachetée en 2017, pourrait quitter les bords du Lot pour rejoindre le siège du groupe à Virazeil. Ce transfert permettrait une meilleure logique économique et inscrirait cette filiale dans le même mouvement que sa grande sœur dont les performances sont à souligner. Reste à savoir si la quinzaine de salariés concernés assumeront sans difficulté ce déménagement à une quarantaine de minutes.

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