Politique : Jean Dionis, favori à sa propre succession à la mairie d’Agen

L'actuel premier édile semble se diriger vers une nouvelle candidature comme tête de liste lors des prochaines municipales agenaises en 2026. S'il était élu, ce serait son quatrième mandat.

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À un peu moins de deux ans du prochain scrutin, les grandes manœuvres commencent déjà dans les
coulisses de la municipalité agenaise. Jean Dionis du Séjour, en vieux briscard expérimenté, prépare la
suite sans attendre le dernier moment. Et les premières tractations semblent indiquer que l’actuel maire
souhaiterait briguer un mandat supplémentaire. Est-ce vraiment une surprise ?
En un sens, oui. Car Jean Dionis se lancerait dans cette campagne à l’aube de ses 70 ans. En cas de
victoire dans les urnes, il lui faudrait tenir six printemps de plus, ce qui n’est pas rien. À titre de
comparaison, au moment des élections de 2020, la moyenne d’âge nationale était de 58,9 ans. Il faut
aussi se souvenir de ce que déclarait le principal intéressé en 2018 dans nos colonnes : « Être maire
d’Agen, c’est un très beau poste, un cadeau exceptionnel. C’est aussi très éprouvant. Aurai-je la capacité
physique à absorber la charge ? Aurai-je l’envie suffisante ? J’aurai 64 ans en 2020. L’envie ne sera pas
la même qu’en 2008, c’est certain. Il me faut aussi un consensus familial car je ne suis pas le seul
impacté.
» S’estimant le meilleur capitaine pour barrer le navire, il avait alors surmonté ses doutes.
Visiblement, en dépit des quelques pépins de santé qui l’ont frappé par la suite avec plusieurs
hospitalisations, l’idée de prolonger une quatrième fois son bail place Esquirol ne l’effraie pas plus que
ça.

D’un autre côté, Jean Dionis ne serait pas le premier à repousser considérablement son départ à la
retraite du monde politique. Certains de ses confrères sont plus vieux que lui et exercent sans que cela
ne semble poser de problème (Gérard Régnier à Villeneuve-sur-Lot, François Bayrou à Pau, Alain
Rousset à la Région).

Avant de s’engager dans cette voie, l’ancien ingénieur centralien a pris le soin de consulter certains de
ses plus fidèles conseillers, parmi lesquels Henri Tandonnet et le regretté Bernard Lusset. Il a aussi
commencé à réunir quelques-uns de ses adjoints pour se mettre en ordre de bataille.

Toujours le plus fédérateur ?

Cette candidature soulève d’autres questions, sur la manière dont Jean Dionis a préparé sa succession.
Avant 2020, l’hypothèse Pierre Chollet avait pris de l’épaisseur. Longtemps premier adjoint, médecin
respecté, fils de Paul Chollet (député-maire d’Agen dans les années 90), ce dernier avait toutes les
cartes en mains pour devenir le futur boss. Pas vraiment dissident dans l’âme, il s’était finalement projeté
vers la présidence du Département, en vain. Aujourd’hui à distance de la vie municipale, Pierre Chollet
peut-il revenir dans le jeu ? On lui prête plutôt des ambitions nationales. En tant que représentant du
mouvement Horizons en Lot-et-Garonne, il pourrait viser un siège à l’Assemblée nationale si Edouard
Philippe parvient à faire un gros score à la Présidentielle de 2027.
Quid de Clémence Brandolin ? L’actuelle première adjointe a, elle aussi, l’envergure nécessaire. Âgée de
41 ans, elle dispose d’une longue expérience politique, aussi bien en tant qu’élue que dans
l’administration des collectivités (elle était notamment directrice générale de Fumel Communauté), et
peut se targuer d’une certaine notoriété locale. Pour autant, le patriarche Jean Dionis laisse entendre en
interne que le moment n’est pas encore venu. Même chose pour les autres profils les plus en vue de
l’équipe en place, à l’instar de Thomas Zamboni ou Baya Kherkhach. « Jean Dionis estime qu’il demeure
la personnalité la plus fédératrice en vue de poursuivre le travail entrepris », avance un cadre de la
majorité municipale.

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