Emeline Rey, suppléante de Guillaume Lepers et viticultrice : « un appel à la colère ne sera pas positif pour le monde agricole »

Tic, tac, tic tac... L'horloge tourne et la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne (CR47) fait monter la pression depuis la rentrée. Dernièrement, elle n'hésite pas non plus à interpeller députés et sénateurs pour remonter leurs revendications. Emeline Rey, suppléante de Guillaume Lepers sur la 3ème circonscription et viticultrice à Dondas, évoque ces récentes atteintes et veut remettre l'église au milieu du village.

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Lors de la dernière séance de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, le 4 octobre, un visage s’était démarqué parmi l’assemblée vers la fin de la session : celui d’Emeline Rey, suppléante de Guillaume Lepers sur la 3ème circonscription du Lot-et-Garonne. Cette dernière, après avoir essuyé les critiques à l’encontre des élus locaux pendant plusieurs heures, avait alors pris la parole pour prendre la défense de son député et témoigner de sa « tristesse de constater une telle fracture entre les agriculteurs et leurs représentants parlementaires. » Des critiques qu’elle estimait « injustifiées », compte tenu du travail de terrain que mènent les élus. Toujours selon elle, la restructuration politique et le temps législatif sont en décalage avec les besoins urgents du secteur agricole : « Le temps législatif est malheureusement juste incompatible avec l’urgence du monde agricole. L’élection était il y a seulement trois mois. »

Défendre son engagement

Les agriculteurs de la CR47 ont récemment demandé une rencontre avec le Premier ministre Michel Barnier ou la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, pour exprimer leurs préoccupations. À ce courrier adressé aux parlementaires locaux, Emeline Rey dit comprendre leur frustration, mais appelle toutefois à un dialogue respectueux : « Je comprends leur colère, mais je pense que le respect reste une priorité. Faire un appel à la colère ne sera pas positif pour le monde agricole. » Pour elle, les élus locaux, comme Guillaume Lepers, sont mobilisés et tentent de faire remonter les réalités du terrain à l’Assemblée nationale, malgré les limites du cadre politique.

« Une agriculture en crise exige des réponses concrètes »

En tant que viticultrice, Emeline Rey est directement concernée par les défis actuels de l’agriculture. C’est aussi sa plus-value dans son duo avec Guillaume Lepers, elle qui est rattachée de près à ce monde agricole si prégnant sur la 3ème circonscription du 47. Pour l’heure, la situation des exploitations est critique, et de nombreux agriculteurs se demandent s’ils pourront maintenir leur activité l’année prochaine : « Les agriculteurs n’ont pas rentré leur récolte, ils ne savent pas s’ils auront de quoi faire leurs semis l’année prochaine. » Elle rappelle aussi que la sécurité alimentaire et les enjeux liés aux aléas climatiques compliquent la tâche des exploitants : « Les agriculteurs doivent s’adapter aux interdictions sur les produits phytosanitaires sans avoir de solutions de remplacement, tout en faisant face à une concurrence déloyale. »

Emeline Rey souligne également le déclin du nombre d’exploitations, conséquence de la situation économique difficile : « Le cri d’alerte à la session de la Chambre d’agriculture, c’était sur le nombre d’exploitations qui n’existent plus, qui vont disparaître. Si les exploitations ferment, c’est la perte de notre culture. C’est pour cela que je veux me battre aux côtés des agriculteurs », rappelle-t-elle, ne voulant pas que l’engagement et la dévotion des élus de terrain soient bafoués, elle qui assure « qu’au-delà des enjeux économiques, c’est tout un patrimoine régional qui est en jeu. »

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