Face à l’augmentation des troubles psychiques chez les jeunes, le CHD La Candélie a mis en place un dispositif novateur, SMARTE, sous la direction du Dr Anne-Claire Laffort. Ce programme vise à répondre aux besoins spécifiques des jeunes de 18 à 25 ans confrontés à des difficultés psychologiques émergentes, telles que l’angoisse, la tristesse ou les idées suicidaires.
En France, la santé mentale des jeunes est un sujet de préoccupation croissant. Les adolescents et jeunes adultes traversent des périodes critiques où des troubles psychiques peuvent se manifester, souvent exacerbés par des facteurs environnementaux et sociaux. Le Dr Laffort souligne l’importance d’une intervention précoce : « Nous avons constaté qu’il est crucial d’intervenir le plus tôt possible, car avant 25 ans, il est encore possible de profiter de la plasticité du cerveau qui permet une guérison efficace. »
Pour mieux comprendre les raisons sous-jacentes aux troubles psychiques, il est utile de se référer à la pyramide de Maslow. Selon ce modèle, les besoins humains sont hiérarchisés, des besoins fondamentaux (physiologiques, sécurité) aux besoins supérieurs (appartenance, estime, réalisation de soi). Si les bases de cette pyramide ne sont pas solidement établies, cela peut entraîner des conséquences graves sur la santé mentale. Les jeunes dont les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits—qu’il s’agisse de sécurité émotionnelle, d’appartenance ou de soutien—risquent de développer des troubles psychiques. « Des bases solides sont essentielles pour un développement sain. Quand ces fondations sont fragiles, les jeunes peuvent se retrouver en difficulté face aux défis de la vie », explique le Dr Laffort.
Une approche personnalisée et pluridisciplinaire
Le dispositif SMARTE, premier du genre en France et récompensé en 2023 par le Fond pour l’Innovation Opérationnelle Psychiatrique, se distingue par son approche pluridisciplinaire. Composé d’une équipe diversifiée, comprenant des infirmiers, des neuropsychologues et des assistantes sociales, il offre un suivi global et adapté. « Au lieu d’une relation verticale où le médecin dicte, nous privilégions une approche horizontale, où les jeunes identifient leurs besoins », souligne le Dr Laffort. Ce changement de paradigme favorise une meilleure alliance thérapeutique.
Pour lutter contre la stigmatisation qui entoure les troubles mentaux, le dispositif SMARTE propose un espace neutre, non médicalisé, où les jeunes peuvent se sentir en sécurité. « De nombreux jeunes n’osent pas consulter des professionnels en raison de la stigmatisation. Nous sommes loin des diagnostics psychiatriques impliquant des troubles graves. C’est simplement la condition humaine de faire face à des difficultés et des embûches, et l’on a toute la légitimité à se faire aider », précise le Dr Laffort. Ce cadre neutre permet de renforcer la confiance entre les jeunes et les professionnels. Ils peuvent contacter l’équipe directement par SMS, simplifiant encore davantage le processus d’aide.
Une vision préventive et inclusive
La prévention est au cœur du dispositif SMARTE. L’équipe s’efforce de détecter les signes de détresse le plus tôt possible, en s’intéressant notamment aux jeunes en situation de repli sur soi ou d’isolement. « Nous devons nous intéresser aux jeunes dès qu’ils montrent des signes de détresse, qu’il s’agisse de tristesse, d’angoisse ou d’autres », insiste le Dr Laffort.
Soutenu par l’ARS, le dispositif SMARTE témoigne de l’importance d’agir en amont des troubles psychiques. En adoptant une approche adaptée aux besoins spécifiques des jeunes, SMARTE vise à déstigmatiser la santé mentale et à reconstruire des bases solides pour leur développement futur. En offrant un soutien structuré et bienveillant, le dispositif aspire à aider les jeunes à bâtir un avenir plus stable et serein.
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