Economie : Technopole Agen-Garonne, le pari réussi

Critiqué au moment de son lancement, le projet économique-phare de l'Agglo d'Agen sous la présidence de Jean Dionis du Séjour abrite aujourd'hui de véritables locomotives territoriales.

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Au début des années 1990, Jean François-Poncet créait l’Agropole avec un petit groupe de visionnaires. Il s’agissait alors d’un défi inédit pour le territoire. Si personne ne le remet en cause aujourd’hui tant le succès est incontestable, tout le monde n’y croyait pas au moment de lancer les premiers coups de pelle. L’histoire s’est répétée un quart de siècle plus tard avec le Technopole Agen-Garonne. Cet ouvrage n’aura peut-être pas le même retentissement national que son grand frère dédié à l’innovation agroalimentaire mais son impact sur l’économie agenaise et lot-et-garonnaise se fait déjà sentir.

Une première tranche quasi complète

Sur ce site d’environ 220 hectares, plusieurs tranches ont été définies par l’Agglo d’Agen. La première s’étendait sur 45 hectares. Plus de 48 ha sont d’ores et déjà occupés huit ans après le début de la commercialisation, sachant que l’amorce d’une telle zone est toujours la plus compliquée. On peut ajouter à cela 17 ha supplémentaires réservés. La dynamique ne s’est donc pas effritée. Au-delà du foncier exploité, c’est surtout la création d’emplois qu’il faut ici saluer : 1300 salariés viennent travailler chaque jour sur cet ancien lopin de terre agricole à Sainte-Colombe-en-Bruilhois. Le TAG a pleinement défendu tous ses atouts pour attirer des entreprises, notamment dans le domaine de la logistique. Le foncier attractif par rapport aux métropoles bordelaise et toulousaine et position stratégique au cœur du Sud-Ouest en font partie. Mais ce sont aussi les promesses en termes d’infrastructures qui ont séduit. Quand on voit l’inertie de l’État pour améliorer la RN21 malgré le concours des collectivités locales, il y avait de quoi s’inquiéter. Pourtant, le nouvel échangeur autoroutier et le nouveau pont pour franchir la Garonne sont bien là, en temps et en heure, pour un monde économique qui peut difficilement attendre.

Des locomotives économiques

Le TAG peut s’appuyer sur la présence d’une vingtaine d’entreprises, dont quelques mastodontes de
l’économie lot-et-garonnaise : ULog, SATAR Primever, Fonroche Lighting, Bepco, Maison Briau, Gozoki, Nutrivet, Kuehne-Nagel, Geodis, Sud-Ouest Montage, Chabrié Isolation, Saur-Eau de Garonne, ACMG-
Agralis, Imprimerie Graphic Sud, Cap Laser, Sud Management… Dans leurs domaines respectifs, ces boîtes rayonnent au niveau régional, national voire international. C’est le cas de Fonroche Lighting qui
assoit tous les jours un peu plus son statut de leader mondial.

Les critiques surpassées

Dire que le TAG ne faisait pas l’unanimité est un doux euphémisme. Entre l’opposition politique et des
zadistes déterminés, l’Agglo d’Agen a eu son lot d’obstacles. Parmi les principaux griefs formulés à
l’époque, on retrouvait souvent le manque de prospects exogènes. En d’autres termes, le TAG allait
principalement piocher dans les autres zones d’activité du territoire pour se remplir. En soi, ce n’est pas
complètement faux. La plupart des entreprises présentes étaient déjà bien implantées localement. Mais il
faut apporter deux nuances importantes à cet argument. La première est la création « nette » d’emplois
qui est largement positive puisque l’on parle de 450 nouveaux postes qui n’existaient avant le TAG. « Il
s’agit de sociétés en forte croissance qui avaient besoin de nouvelles installations pour poursuivre leur
développement. Faute de quoi elles seraient sûrement parties ailleurs »,
note Christelle Garbino, directrice du service développement économique à l’Agglo d’Agen. D’autre part, le Technopole Agen-Garonne n’a pas créé de friches ailleurs. « C’est bien simple, les anciens sites des résidents du TAG ont soit été repris par d’autres occupants soit sont toujours en activité. Il n’y en a qu’un seul qui pose problème, c’est Geodis à Boé », ajoute Christelle Garbino.
Pour la suite, les perspectives demeurent intéressantes malgré un contexte national peu propice aux
investissements. Les marques d’intérêts continuent d’affluer et l’Agglo d’Agen peut même se payer le luxe de temporiser sur certains dossiers. « Les demandes en logistiques sont très nombreuses. Le souci, c’est que cette activité occupe énormément d’espace sans être la plus créatrice d’emplois. Ce sont aussi des sites pas toujours faciles à reconvertir. Nous sommes donc prudents. Nous souhaitons privilégier une plus grande mixité dans les types d’entreprises. »

Un restaurant et de nouveaux services en approche

Un restaurant qui s’implante dans une zone d’activité est un signe de bonne santé. Cela révèle un bassin d’emplois déjà conséquent et d’un potentiel à venir encore plus grand. L’Agglo d’Agen a lancé un appel à projets et c’est Easy Group qui a remporté la mise. Si ce nom n’est pas le plus connu du grand public, il s’agit cependant d’un acteur qui maîtrise parfaitement son sujet. Les dirigeants, Marion Casasola et David Trévisiol, ont déjà installé de nombreuses enseignes très prisées comme Burger King, Bistro Régent, Eat Salad, Volfoni ou Ange. Un bâtiment de 1800 m2 est en cours de construction, dont près de 400 seront réservés au futur restaurant du TAG. D’autres locaux commerciaux y seront adossés ainsi que des espaces de bureaux pour s’adapter à la demande des entreprises. À côté de ce projet qui ne manquera pas de dynamiser la zone, une crèche privée devrait faire son arrivée prochainement. Un service supplémentaire bienvenu pour de nombreux salariés.

Fonroche Lighting remporte un gros marché aux USA

Fonroche Lighting permet au Technopole Agen-Garonne de vivre le rêve américain. Le fabricant agenais
d’éclairage solaire vient de remporter un projet de grande envergure, à Fort Worth, au Texas. Celui-ci
vise à réhabiliter les quartiers défavorisés au sud de la ville. Dans un souci d’égalité, la Ville de Fort
Worth a décidé d’améliorer l’éclairage urbain et a retenu Fonroche Lighting. Cette opération prévoit
l’installation de 3500 lampadaires. Ce marché est significatif pour l’entreprise lot-et-garonnaise qui
s’implante durablement aux Etats-Unis après une opération de croissance externe et l’implantation de sa
filiale Fonroche Lighting America dans cette même ville de Fort Worth.

La pépinière La Serre enfin prête en attendant Sud Management

La semaine prochaine, l’un des grands projets du Technopole va enfin ouvrir ses portes. Il s’agit de La Serre, une pépinière d’entreprises dotée notamment d’un incubateur. Ce modèle a déjà fait ses preuves à l’Agropole. Signé Jean Nouvel et porté par un budget de 4,5 M€, cet outil offre un espace de travail moderne. On y trouve 22 bureaux modulables entre 24 et 60 m2, des salles de réunions, deux espaces de coworking et un lieu de convivialité. Les lauréats du concours Créa’TAG, la branche création-reprise de la CCI ainsi que le Cluster Eau et Climat ont hâte d’y poser leurs valises. Cet écosystème fertile pour la croissance des jeunes pousses sera bientôt dopé par la présence de Sud Management qui prévoit d’y déménager son campus pour la rentrée étudiante 2025.

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