Budget du Département : des annulations qui suscitent le débat

Face à une conjoncture budgétaire tendue, le conseil départemental du Lot-et-Garonne renonce à plusieurs événements phares en 2025. Une décision critiquée par l’opposition, qui déplore un manque de concertation.

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La crise budgétaire qui frappe les collectivités territoriales n’épargne pas le Lot-et-Garonne. Confronté à un déficit estimé à 60 millions d’euros pour l’année 2025, le conseil départemental présidé par Sophie Borderie a annoncé l’annulation de plusieurs événements emblématiques en ce début d’année 2025. Parmi eux, le Marché au miel, la présence du 47 au Salon de l’agriculture et les spectacles conclusifs du programme « Chœurs en scène ». Si la majorité plaide la nécessité de ces mesures, l’opposition dénonce un écart de méthode et appelle à un dialogue plus étendu.

« Les difficultés budgétaires sont bien connues et touchent tous les départements », rappelle un communiqué de la majorité. Entre les non-compensations des aides nationales, les injonctions gouvernementales et la réforme annoncée du projet de loi de finances, les marges de manœuvre se rétrécissent. Le Lot-et-Garonne se retrouve ainsi contraint de revoir son calendrier budgétaire, repoussant l’adoption de son budget au premier trimestre 2025.

Pour Sophie Borderie, l’urgence commande des choix difficiles mais responsables : « Chacun comprendra qu’une part d’anticipation est nécessaire pour éviter des annulations de dernière minute, préjudiciables aux acteurs locaux ». Ces ajustements, bien qu’impopulaires, s’inscrivent dans une logique de gestion équilibrée, selon la présidente.

Des événements annulés pour économiser

Trois rendez-vous majeurs disparaissent donc du calendrier en 2025. Le Marché au miel, traditionnellement organisé en janvier, ne se tiendra pas. Le Salon de l’agriculture, véritable vitrine pour les producteurs locaux, subit le même sort. Enfin, les concerts de « Chœurs en scène », très attendus dans les collèges du département, sont eux aussi supprimés, bien que le volet pédagogique soit préservé.

Ces décisions illustrent un « impératif d’économie », selon la majorité. Cependant, elles suscitent l’incompréhension chez les acteurs locaux. Pour les agriculteurs, par exemple, le stand du Lot-et-Garonne au Salon de l’agriculture représentait une opportunité unique de valoriser les produits du terroir et de nouer des partenariats commerciaux.

100% Lot-et-Garonne vent debout

Du côté du groupe d’opposition « 100 % Lot-et-Garonne », dirigé par Pierre Chollet, la colère gronde. « La majorité a fait des choix sans consulter l’ensemble des élus. C’est une méthode inacceptable », dénonce l’élu agenais. Selon lui, ces annulations traduisent une gestion défaillante de la part de la majorité, qui, tout en critiquant les mesures gouvernementales, n’hésite pas à appliquer des restrictions unilatérales.

Pierre Chollet pointe notamment l’annulation de « Chœurs en scène » : « Certains collèges avaient déjà investi du temps dans ce projet. Les maires et les enseignants sont consternés par cette décision brutale. » De même, il regrette que les élus n’aient pas été associés à l’élaboration d’un plan d’économie global. Pour peser sur les orientations à venir, l’opposition exige la tenue d’une session spéciale consacrée au plan d’économies. Faute de quoi, elle se réserve le droit de convoquer une réunion officielle, comme le permet le Code général des collectivités territoriales.

Les prochains mois s’annoncent donc déterminants pour l’avenir des finances départementales et des événements qui font vivre le territoire. En attendant, les Lot-et-Garonnais devront composer avec ces restrictions, non sans un sentiment de frustration partagé par les acteurs économiques et culturels du département.

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