Culture : même en 2025, le festival du rire reste une référence du genre

Du 24 au 28 juin, l’incontournable manifestation humoristique reprendra d’assaut la Bastide avec encore une fois de très belles têtes d’affiche. Un petit exploit dans un milieu impitoyable.

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En 33 ans d’existence, tout ou presque a déjà été dit sur le Festival du rire de Villeneuve-sur-Lot. De très grands noms y sont passés, comme têtes d’affiche ou à leurs débuts grâce au tremplin, absolument indissociable de l’évènement. Le millésime 2025 ne déroge pas à la règle avec une programmation très alléchante. Nawell Madani, Nora Hamzawi, Gil Alma et Benoît Joubert seront accompagnés du très talentueux Zaef et d’Anne Gilibert, le coup de cœur du jury 2024. Les spectateurs auront remarqué que les femmes seront particulièrement mises à l’honneur lors de ces quatre soirées au théâtre Georges-Leygues (+ une au centre culturel le mardi). Leurs premières parties seront assurées par les six jeunes talents plein d’avenir inscrits au concours, marchant dans les pas de gens comme Gaspard Proust, Baptiste Lecaplain ou Bérengère Krief. Ce menu a été spécialement concocté par le président Tony Feijoo, avec l’aide de sa très dévouée équipe de bénévoles. « Je trouve que c’est une très belle édition », avance-t-il. D’un œil extérieur, on serait tenté de dire que c’est la routine pour les organisateurs. Seulement voilà, la bulle de l’humour en France a éclaté de manière spectaculaire ces dernières années pour prendre une ampleur inédite. Boom des comedy clubs, multiplication des passages et chroniques à la télé, croissance fulgurante des extraits de specacles sur les réseaux sociaux… Les artistes comiques ont le vent en poupe et cela influe naturellement sur le montant des cachets pour qu’ils acceptent de se déplacer en province.

Des cachets qui explosent

« Les prix ont explosé, constate Tony Feijoo. On ne peut rien y faire et c’est malheureusement pour cette raison que beaucoup de festivals arrêtent de nos jours. Ils ne peuvent plus suivre. » À l’heure actuelle, les humoristes programmés à Villeneuve prennent en moyenne entre 9 000 et 15 000 €. En fonction de leur notoriété du moment, cela peut être un peu plus ou un peu moins. « Et encore, j’achète le plus souvent les spectacles quand ils sont encore en rodage (ndlr, même si la représentation peut avoir lieu au milieu de la tournée). Dès qu’ils ont commencé à faire les scènes parisiennes, c’est 5 000 € de plus », explique Tony Feijoo. À cela s’ajoutent les frais de transports et d’hébergement, la technique, la communication. Au total, il faut près de 100 000 € chaque année pour faire vivre le festival. La vente des billets permet d’en couvrir environ la moitié. « Nous tenons vraiment à maintenir des tarifs attractifs, toujours en-dessous des 40 €, là où les grandes salles n’hé-sitent pas à grimper jusqu’à 60 €. » La jauge est quant à elle fixée à 600 places.

Des partenariats précieux

Pour combler le reste, le Festival du rire s’appuie sur de nombreux partenaires privés sans lesquels ce beau rendez-vous aurait bien du mal à exister. « La conjoncture est difficile pour toutes les entreprises. Malgré cela, elles continuent à répondre présent. Et lorsque l’une arrête son partenariat, d’autres se manifestent d’elles-mêmes. C’est très encourageant pour notre évènement. Derrière, il ne faut surtout pas oublier la municipalité qui nous accorde une petite aide mais nous met surtout à disposition le théâtre, du personnel et des supports de communication. Sans ça, le budget pourrait facilement doubler », rappelle Tony Feijoo. La qualité de l’accueil et la beauté de la salle finissent de convaincre les artistes. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à revenir par amitié. C’est le cas de Gil Alma, qui a accepté avec son compère Benoît Joubert, de remplacer au pied levé Benjamin Tranié. « On met vraiment tout en œuvre pour rester un festival important dans le milieu. Si rien n’est jamais acquis, on s’en sort plutôt bien jusqu’ici », sourit le président.

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