
L’adage a beau dire « mentir comme un arracheur de dents », le chirurgien-dentiste Stéphane Boukhari n’est pas du genre à noyer le poisson. Quand il prend la parole, il ne fait généralement pas le voyage à vide mais s’illustre, au contraire, par une franchise presque déconcertante. En tant que président de l’association « Un souffle nouveau pour Villeneuve », il incarne aujourd’hui une nouvelle force d’opposition municipale. Ce qui était au départ un collectif de réflexion s’est transformé en groupe politique à part entière, prêt à conquérir l’Hôtel de Ville. « On s’appuie aujourd’hui sur un noyau dur d’une cinquantaine de personnes. Autour de cette colonne vertébrale gravite un grand nombre de sympathisants », annonce le leader, qui n’a pas (encore) été investi comme tête de liste. « C’est important de souligner que je suis un simple membre du collectif, parmi d’autres. Il n’y a pas, chez nous, le culte du leader ou de l’homme providentiel. On est simplement une équipe soudée autour d’un objectif commun : proposer une alternative aux Villeneuvois en allant à leur rencontre et en faisant remonter leurs doléances. » Stéphane Boukhari insiste particulièrement sur ce dernier point et met en avant la labellisation « LCP » décernée par Actions Communes. Ce réseau national recense des « listes citoyennes et participatives » un peu partout dans le pays suivant un cahier des charges strict auquel répond donc « Un souffle nouveau pour Villeneuve ». « C’est une reconnaissance importante pour nous car elle témoigne de la transparence de notre démarche », souligne Stéphane Boukhari. Celle-ci s’est matérialisée au printemps par une phase de consultation numérique (site internet) et physique (tracts, boîtes aux lettres) qui livre actuellement ses premiers retours.
Un vrai « sans étiquette » ?
Le praticien libéral insiste par ailleurs sur la dénomination « sans étiquette » qui fait, selon lui, toute la différence avec ses concurrents. Qu’importe si certains l’associent à l’ancienne figure socialiste Jérôme Cahuzac. « J’assume l’avoir soutenu par le passé mais il n’a rien à voir avec notre mouvement. On ne regarde plus derrière. C’est l’avenir et les générations futures qui nous intéressent. Toutes les sensibilités sont représentées chez nous, avec des profils socio-professionnels très différents », affirme Stéphane Boukhari. Le jeune homme de 38 ans estime que cela offre à son équipe toute latitude pour aborder « librement » l’ensemble des thématiques centrales de la campagne à venir, de la sécurité à la culture en passant par la propreté et la santé. « Notre seul parti, c’est Villeneuve. On parle d’élections locales, ce n’est pas ici que l’on va débattre et déterminer l’âge de départ à la retraite. » Surtout, Stéphane Boukhari et ses compagnons ne comptent pas bâtir « des carrières politiques » : « On ne vient pas chercher des postes ni couper des rubans pour revendiquer la paternité de tel ou tel projet. Si je prends mon cas personnel, je n’arrêterai pas de travailler. Quand on peut s’appuyer sur une équipe solide, quand on apprend à déléguer, quand on sait s’appuyer sur ses services, on peut tout à fait concilier un mandat politique et sa carrière professionnelle. C’est important pour rester ancré dans le réel. »
Des rivaux pas épargnés

Entre une majorité sortante « en roue libre, sans capitaine à la tête du vaisseau » et une opposition qui n’a « rien montré durant tout le mandat avant de sortir du bois en mars dernier », le « souffle nouveau » entend trouver sa place. Comme chez les autres, c’est à la rentrée que le calendrier va s’accélérer avec la présentation d’un projet et d’un début de liste. Stéphane Boukhari prévient néanmoins : « Toutes nos propositions dépendront de ce qu’il restera dans les caisses après un audit approfondi. On n’est pas là pour faire le buzz ou des effets d’annonce. Il faut du concret et de l’utile. » Le ton est donné !
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