Portrait. Daniel Simonet, 50 ans à raconter l’histoire à travers son objectif

Le photoreporter villeneuvois pose ses appareils photo après un demi-siècle d'exercice, jalonné de souvenirs marquants, en local comme à l'international.

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Le déclic familial //

À 9 ans, Daniel Simonet reçoit un cadeau qui changera sa vie à tout jamais. Un Kodak Instamatic 233. Le petit boîtier fabriqué en Allemagne était le Graal de tous les apprentis photographes à la fin des années 60, le genre d’appareil argentique capable de tout faire ou presque. Daniel transforme rapidement la salle de bain de la maison familiale en petit laboratoire pour développer ses premiers clichés en noir et blanc. La passion devenant de plus en plus dévorante, le jeune Villeneuvois s’inscrit au photo-club du collège Anatole-France et comprend à ce moment-là qu’il veut en faire son métier. Direction donc Orthez et son lycée des métiers reconnu notamment pour son bac pro photographie.

1975 : le soulèvement des camps de harkis //

Être photographe, c’est être au bon endroit au bon moment. Le grand baptême du feu intervient en 1975, lorsque le camp de harkis de Bias se révolte. Les grands oubliés de l’histoire franco-algérienne prennent les armes et se lancent dans une insurrection qui ira jusqu’à la prise d’otages. Daniel Simonet est bien présent et capture quelques-uns de ces instants marquants. Son travail finit dans les pages d’un grand quotidien régional. La première publication d’une longue, très longue série.

Dans la lumière des artistes //

Lorsque les stars sont de passage, un territoire vibre encore un peu plus fort que d’ordinaire. Quand le mythique Claude François débarque à la Foire de Villeneuve en 1977, c’est l’évènement. Toujours derrière son objectif, Daniel Simonet immortalise le chanteur et se rappelle comme si c’était hier du « costume bleu métal, recouvert de paillettes, et la chemise blanche à jabot d’une idole qui est allée se jeter dans les bras de son public ». « Cloclo » n’est pas le seul à passer sous les rafales du photographe. Il tire le portrait d’une multitude d’artistes : Richard Berry, Elodie Bouchez, Albert Dupontel, Jean-Luc Godard, Claude Brasseur, Robert Hossein sur « Les Misérables » tourné au début des années 80 dans le Périgord… Dans un registre différent, moins showbiz, mais tout aussi important pour lui, Daniel collabore avec un certain Philippe Ginestet, rencontré bien avant l’avènement de ses magasins, dans son studio publicitaire.

Un grand témoin de la valse des politiques //

Tout au long de sa prolifique carrière, Daniel Simonet voit défiler les personnalités politiques. Son terrain de jeu favori ? « Villeneuve-sur-vote », bien entendu. Pas moins de huit maires sont « flashés » en près d’un demi-siècle. Mais le local de l’étape officie également sur un bien plus large périmètre. Daniel recense pêle-mêle une dizaine de parlementaires, cinq présidents, dont une présidente, de Conseil départemental, trois présidents de Région, et plus d’une centaine de ministres en visite dans le Lot-et-Garonne ou en régions. Sur pellicule ou carte numérique, il voit également passer quatre présidents de la République, « avec un souvenir particulier de Jacques Chirac pour son dernier vote de président en mai 2007 dans la petite école de Sarran en Corrèze ».

Le Kosovo, dans l’ombre de la guerre //

Une étape absolument fondamentale dans le parcours du reporter mais aussi, et peut-être surtout, de l’homme se trouve dans les Balkans. En 1999, au sortir du sanglant conflit entre les provinces de l’ex-Yougoslavie, Daniel Simonet se rend sur place et raconte, toujours par l’image le « Kosovo après la guerre ». Ce reportage pour un hebdomadaire national lui vaut les honneurs du médecin, ministre et représentant spécial de l’ONU Bernard Kouchner ainsi que plusieurs expositions, sur ses terres comme au siège parisien de l’Unesco. Daniel fait un autre séjour dans cette région marquée à jamais par la guerre avec le 48e RT d’Agen, commandé à l’époque par le colonel Pontiès, et l’ancien député-maire d’Agen Alain Veyret en pleine mission parlementaire.

Le coup d’œil dans le rétro //

« De ces cinq décennies d’observation de la vie locale mais pas seulement, je retiens surtout une immense quantité de rencontres, de jolies rencontres : des personnages atypiques, des personnalités impactantes, de nombreux confrères photographes et journalistes… Elles sont si nombreuses que je ne peux les citer toutes ! », déclare l’homme, enrichi de cette vie pas tout à fait comme les autres, au moment de reposer, l’esprit tranquille, ses objectifs pour prendre soin de sa santé et se consacrer à son rôle de grand-père.

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