
Alors que les vergers du Lot-et-Garonne s’apprêtent ou sont déjà en train de livrer leurs fruits, la filière du pruneau d’Agen aborde la saison 2025 avec inquiétude. Entre orages, grêle et températures caniculaires, les conditions météorologiques du printemps et du début de l’été ont compromis une partie du potentiel de récolte.
Des orages violents survenus à la mi-mai et fin juin dans le Lot-et-Garonne, cœur historique de la production, mais aussi dans d’autres départements de l’aire IGP, ont provoqué des pertes directes : chutes précoces de fruits, écorchures ou altérations qui rendent certaines prunes d’Ente impropres à la consommation en l’état. « Les dégâts sont réels. Une part importante de la récolte sera déclassée et orientée vers la transformation industrielle, notamment pour des crèmes ou jus de pruneaux », déplore le Bureau interprofessionnel du pruneau (BIP). En conséquence, le volume de production attendu pour 2025 sera inférieur aux 30 500 tonnes déjà modestes de l’année précédente, bien en deçà des moyennes historiques.
Une filière ancrée, mais vulnérable

Derrière ce fruit à la saveur douce et aux nombreux bienfaits nutritionnels, ce sont 750 exploitations agricoles et 48 entreprises de transformation qui œuvrent chaque année au sein de la filière IGP. Les prunes d’Ente, récoltées à maturité optimale entre début août et mi-septembre, subissent ensuite un séchage maîtrisé (20 à 24 h à 75 °C) pour devenir le célèbre pruneau d’Agen.
Cette filière 100 % française s’étend par ailleurs sur 10 500 hectares répartis dans six départements : Lot-et-Garonne, Dordogne, Gironde, Tarn-et-Garonne, Gers et Lot. Si la qualité reste au cœur de la démarche, notamment grâce au respect du cahier des charges IGP, le contexte climatique rend les équilibres économiques de plus en plus précaires. « Le changement climatique n’est plus une crainte théorique. Il est là, chaque année, avec son lot de surprises, souvent mauvaises. Il est temps que les pouvoirs publics nous aident à anticiper, à innover, à nous adapter. »
La mobilisation continue //
Face aux aléas climatiques, la résilience des producteurs et transformateurs reste essentielle. Cette solidarité se manifeste non seulement dans les champs, mais aussi dans la volonté commune de faire rayonner un produit 100 % local, symbole d’un patrimoine agricole français à protéger. Si les semaines à venir seront déterminantes pour parachever une récolte malmenée, les professionnels misent sur la qualité : « Grâce à l’ensoleillement de l’été, nous espérons tout de même atteindre un bon niveau gustatif. Ce sera, cette année encore, un pruneau d’excellence », souligne le président du BIP. Entre tradition et adaptation, la filière du pruneau d’Agen reste un pilier agricole du Sud-Ouest. Mais pour que ce joyau du terroir continue à briller, elle devra conjuguer excellence, innovation et résilience face aux enjeux climatiques grandissants.
De retour à la télévision //
Malgré ces incertitudes, la filière ne baisse pas les bras. Et comme sa quête passera d’abord par le consommateur, le BIP a bien décidé de s’ancrer à nouveau dans la tête de ce dernier. Pour ce faire, une nouvelle campagne de communication nationale débutera dès septembre sur TF1 et M6. Elle vise à rappeler aux consommateurs que le pruneau d’Agen, en plus d’être un produit authentique, est un atout santé naturel : riche en fibres, en antioxydants, sans sucres ajoutés, pauvre en matières grasses et en sel. Les spots, diffusés autour d’émissions à forte audience comme Bonjour La Matinale ou E=M6, mettront en scène les bienfaits de ce fruit adapté à tous les âges, du sportif au sénior, en passant par les enfants ou les femmes enceintes. Rappelons que le fruit star du département n’était plus apparu de la sorte sur les écrans de télévision depuis plus de dix ans.
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