Santé : les hôpitaux d’Agen et Villeneuve partagent la même gouvernance

Le processus de création d'une direction commune entre les deux pôles hospitaliers publics les plus importants du Lot-et-Garonne est enfin arrivé à son terme.

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Au cours d’une année 2025 particulièrement agitée, si ce n’est dégradée, les hôpitaux du département ont décidé de faire front commun. Le CHAN et le PSVL ont signé mardi 23 septembre une convention actant la création d’une direction commune. « L’union fait la force », diront certains et notamment l’Agence régionale de santé qui a porté cette initiative. Le cas lot-et-garonnais n’est pas isolé. Dans de nombreux territoires de l’Hexagone, la même démarche est engagée. Comme à chaque fois qu’il est question d’administration de la santé, ce processus a pris du temps. Au printemps, chaque établissement concerné a pris part à un vote, en faveur ou défaveur de cette direction commune. L’affaire est maintenant entendue et les grandes manœuvres peuvent commencer. L’homme qui conduit désormais ce double attelage est Jean-François Vinet. Actuel directeur du CHAN, il est aussi passé par la case Villeneuve-sur-Lot entre 2013 et 2015. Une période charnière puisqu’elle a marqué la transition entre Saint-Cyr et le Pôle de santé du Villeneuvois tout juste construit. L’homme connaît bien les lieux et l’organisation, ce qui devrait faciliter les choses.

Répondre aux défis démographiques

En préambule, les instances dirigeantes, comprenant des élus siégeant au conseil de surveillance, ont tenu à clarifier certains points. La direction commune ne vient pas modifier les statuts : « Les entités juridiques de chaque établissement et leurs instances sont maintenues. » Il s’agit plutôt d’instaurer , ou plutôt renforcer et formaliser, « la coopération entre les communautés médicales des différents sites afin de garantir une offre publique de soins de proximité et de qualité ». Se rassembler signifie, bien entendu, mutualiser les fonctions supports comme les achats ou les systèmes d’information. Un travail déjà entamé en amont et qui devrait s’amplifier encore dans les prochains mois.

L’un des principaux enjeux sera par ailleurs de « répondre aux défis démographiques », c’est-à-dire la pénurie de médecins et de professionnels de santé, « en optimisant l’utilisation des ressources humaines tout en maintenant l’attractivité des établissements ». Dans la continuité, l’objectif est de « faciliter la réorganisation des filières de soins et des parcours patients entre les différents établissements ». Cet axe de travail demeure sensible. Ils sont quelques-uns au sein du personnel à craindre que cela amorce « un nivellement par le bas, en déshabillant Paul pour habiller Jacques ». L’ARS et la nouvelle direction commune se veulent plus rassurantes en garantissant « une offre de soins publique, accessible et de qualité » pour la population.

Les premiers projets de la direction commune //

Une direction commune, c’est bien. Mais dans les faits, ça donne quoi ? Plusieurs projets de coopération ont déjà été lancés. En voici quelques-uns.

Le développement de la filière oncologique avec le renforcement de l’équipe de chirurgie

carcinologique mammaire au CHAN, par la mise à disposition d’un gynécologue-obstétricien villeneuvois à raison d’une vacation par mois. Les consultations et le suivi pourront avoir lieu au PSV tandis que tous les rendez-vous liés à la chirurgie et l’anesthésie se feront au CHAN. L’objectif est d’endiguer le taux de fuite de la patientèle vers Bordeaux ou Toulouse qui s’élève à 40 %.

Des consultations avancées en urologie par des urologues du PSV au CHAN.

La robotisation des pharmacies à usage interne (PUI). L’acquisition d’un automate

destiné à optimiser et sécuriser le circuit des produits de santé, et principalement des

médicaments et des dispositifs médicaux, est en cours.

L’organisation de la filière de soins critiques avec une unité de soins intensifs polyvalents à Villeneuve et un service de réanimation de recours à Agen.

L’organisation de la périnatalité. Le PSV conserve une maternité de niveau 1 (grossesses sans risques) tandis que le CHAN, classé 2B, peut réaliser des soins intensifs néonatals ou accueillir des prématurés sans prise en charge lourde. À la maternité comme en pédiatrie, il pourra y avoir, le cas échéant, une entraide des médecins pour assurer la continuité des gardes.

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