
Le Lot-et-Garonne compte 64% de propriétaires privés. Pour beaucoup, devenir l’heureux possesseur de son logement est un bel accomplissement. Pour certains, cela s’accompagne d’un investissement locatif destiné à être « un complément de salaire ou de retraite ». Mais cette situation enviable à bien des égards n’est pas toujours aussi rose qu’on ne le croit. C’est le sens du combat mené par la nouvelle fédération Propriétaires de France et son pendant départemental, présidé par Jean Ferrando. Un combat de tous les jours qui s’est offert une belle caisse de résonance à l’occasion de l’assemblée générale qui s’est tenue vendredi 19 septembre à Bon-Encontre. L’ambiance chaleureuse et conviviale des Hauts de la Frégate, où se tenait l’évènement, contrastait avec le ton très revendicatif des organisateurs à l’attention des décideurs publics. La conférence-débat a permis de nombreux échanges, y compris avec les quelques élus locaux présents.
Un pamphlet contre les normes
« Fiscalité démesurée, normes vides de sens, tracasseries administratives abusives, déséquilibre croissant entre bailleurs et locataires… autant de mesures qui mettent en péril un équilibre économique et social indispensable à notre pays », regrette Jean Ferrando avant de poursuivre dans un pamphlet : « Les petits propriétaires ne sont, ni des héritiers, ni des nantis, ni des rentiers, mais sont une cible de choix pour les acrobates de nos finances publiques qui jonglent sans vergogne avec leur capacité de résistance. La corde se tend aujourd’hui et menace de rompre, tant elle est devenue fragile. » Pour les 101 ans de l’association, avec la participation amicale de l’essayiste et ex-candidat à la présidentielle Alexandre Jardin, les dirigeants de Propriétaires 47 gardent le même cap, avec une détermination décuplée.
Les points prioritaires

Trois points sont présentés comme prioritaires. En premier lieu : la suppression de la taxe foncière pour une refonte de la fiscalité immobilière. « Les propriétaires financent 100% des services du territoire, quand les locataires ne contribuent pas, ce n’est pas normal », assure Jean Ferrando.
La deuxième problématique soulevée concerne les baux relevant de la loi de 1989. « Cette réglementation est une usine à gaz, d’une complexité extrême. Comme les propriétaires ont peur de se retrouver en difficulté, ils demandent des garanties tout aussi extrêmes, ce qui atrophie le marché de la location. Ce que l’on demande, c’est un système de bail libre, avec un seul mois de caution et des conditions de rupture beaucoup plus souples. Tout le monde s’y retrouve. Les logements sont plus accessibles aux locataires et les propriétaires ont moins peur d’être bloqués avec des impayés ou des dégradations », poursuit le président, citant en exemple Javier Milei et ses mesures drastiques en Argentine. Enfin, Propriétaires 47 milite pour la fin des droits de succession, sinon le relèvement des seuils (100 000 € par enfant aujourd’hui).
Une alerte pour les élus locaux
Si ces revendications d’ordre national ont peu de chances de trouver une issue favorable à l’issue d’une assemblée générale associative en Lot-et-Garonne, Jean Ferrando veut toutefois « allumer l’étincelle » et porter ces sujets dans le débat public avant le tunnel électoral qui se profile. Il alerte au passage les élus ruraux : « Derrière chaque vente, il y a de moins en moins de logements sur le marché, moins de commerces, moins d’activités, moins d’artisans sollicités pour les rénovations, moins d’opportunités pour loger les familles, moins de vie ! C’est mortifère pour les territoires. »
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