Doublement des effectifs de police, couvre-feu pour les moins de 16 ans, BAC municipale… les mesures chocs de l’union des droites à Agen

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La liste qui unit le Rassemblement national et l’UDR lance sa campagne autour du thème de la sécurité avec des annonces très fortes.

« Nous n’avons pas envie de passer pour des peintres ! » Sébastien Delbosq ne mâche pas ses mots et ne cache pas les ambitions très fortes de son équipe à quelques mois du scrutin municipal agenais. Le leader départemental du Rassemblement national, depuis le début de l’année 2025, met sur les rails une liste pour prendre la place de Jean Dionis à l’Hôtel de Ville place Esquirol. De son propre aveu, cette liste est « quasiment bouclée ». « Ce n’est pas un problème de nombre puisque nous avons une centaine d’adhérents qui nous suivent, dit-il. Mais je m’attelle surtout à trouver les personnes les plus compétentes, issues de la société civile, pas nécessairement encartées et représentatives de tous les quartiers de la commune. Et je pense que l’on va en surprendre plus d’un par la qualité des profils qui s’engagent. » Les noms de ces principaux lieutenants seront révélés en novembre… ainsi que la tête de liste. Car oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, rien ne dit à ce stade que Sébastien Delbosq en sera le leader officiel. « Ce n’est pas encore arrêté. On se laisse le temps de décider. » On connaît en tout cas l’un des cadres qui figurera bien sur les bulletins de vote en mars prochain, en la personne de Michaël Fargue. Ce dernier, ancien adhérent LR, est la figure de proue de l’UDR 47 (Union des droites pour la République), suivant ainsi la même trajectoire qu’Éric Ciotti. Actuellement officier dans l’administration pénitentiaire à l’Enap, il fût également directeur de la sécurité pour la Ville d’Agen entre 2023 et 2024. « J’ai la faiblesse de croire que j’ai été en lien avec la rue agenaise ces dernières années », lance Michaël Fargue. C’est donc tout naturellement qu’il copilote, au sein de la liste, le groupe de travail dédié à ce sujet assurément central dans la campagne. Laurent Bruneau et le premier édile sortant n’ont d’ailleurs pas attendu l’arrivée de ce troisième acteur pour s’invectiver à ce propos.

« Une insécurité bien réelle » 

Mais l’affaire risque bien de prendre une nouvelle dimension avec les annonces chocs du tandem RN-UDR (auxquels s’ajoutent des nostalgiques du RPR). « Malheureusement les chiffres ne sont pas aussi reluisants que ce que veut bien dire le maire », déplorent Sébastien Delbosq et Michaël Fargue, « toujours surpris lorsque l’on parle seulement de sentiment d’insécurité ». Pour corroborer leur discours, les deux hommes avancent les données suivantes : « D’après le ministère de l’Intérieur, Agen a enregistré 318 faits de coups et blessures volontaires en 2024 et 488 destructions ou dégradations volontaires, soit respectivement 104% et 95% de plus que la moyenne nationale. L’insécurité est réelle. La première des libertés, c’est de pouvoir se promener et arpenter sa ville en toute tranquillité. »

1,5 M€ C’est le budget sécurité que la liste d’union des droites prévoit d’inscrire dans les dépenses de fonctionnement

De la présence 24h/24

Au-delà du constat, l’équipe formule donc plusieurs promesses autour du triptyque prévention – protection – proximité. La première mesure consiste à doubler les effectifs de la police municipale, passant de 27 à 54 agents, pour viser le ratio d’un agent pour 600 habitants. « Si on ne bleuit pas le paysage, on n’obtiendra pas de résultat. Le but est de pouvoir assurer une présence 24h/24 et 7j/7 dans les rues comme au CSU où sont scrutées les quelque 130 caméras de surveillance. La vidéoprotection c’est bien mais quand il y a de la présence humaine derrière », insiste Michaël Fargue. Un poste d’îlotage en centre-ville sera installé de façon à « renforcer la proximité » avec les commerçants et les riverains. Mais ce n’est pas tout, la liste prévoit de créer une équipe motocycliste réactive et une « brigade de surveillance et d’intervention », une sorte de BAC municipale en uniforme. « Cela se fait dans une trentaine de villes, pas seulement RN », révèlent Sébastien Delbosq et Michaël Fargue. 

La jeunesse ciblée

La jeunesse sera au cœur de leur politique sécuritaire. « On veut mettre en place un couvre-feu de 23h à 6h pour les mineurs de moins de 16 ans non accompagnés, et ce toute l’année. Il est à la fois question d’éviter la mise en danger des enfants et de pouvoir empêcher certains mineurs d’importuner les habitants », affirment les candidats. En complément, ces derniers souhaitent l’ouverture d’une « école de la deuxième chance » comme porte de sortie au phénomène de décrochage scolaire, avec un travail sur le savoir-être et accompagnement vers l’insertion professionnelle à travers l’apprentissage. 

Cet ambitieux programme a un coût. Sébastien Delbosq et Michaël Fargue l’estiment à 1,5 M€ dans le budget de fonctionnement. Cela impliquera donc des « arbitrages » sur d’autres postes de dépenses. « On prévoit un mandat de 6 ans très pragmatique, pas centré sur les grands travaux. Il n’y aura pas d’école à 10 M€, pas de parc à 5 M€, pas de boulevard piéton. Il y aura toujours des investissements mais surtout du concret et du quotidien pour les Agenais », estime Sébastien Delbosq. 

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