Économie : comment Innovi se prépare à devenir le premier employeur du Lot-et-Garonne

Avec son produit révolutionnaire Süvy qui promet de remplacer le sucre, le laboratoire layracais lance sur le territoire agenais des unités de production avec énormément d'emplois à la clé.

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Ils sont aujourd’hui une cinquantaine à faire tourner le laboratoire Innovi. Dans quelques années, ils devraient être plus de 1200 ! C’est bien ce qu’il faudra pour accompagner la révolution alimentaire signée Alexandra Frégonèse. Süvy, né dans la discrétion des locaux de l’entreprise à Layrac, parvient à reproduire toutes les propriétés du sucre, « sans le sucre ». Un goût et un parfum à s’y méprendre, des interactions chimiques identiques avec les autres ingrédients d’une recette en gardant strictement les mêmes proportions, un conservateur naturel tout en affichant un indice glycémique très bas et sans méfaits sur la santé… La promesse, immense, est tenue. Les plus grands chefs s’en emparent et même les industriels. « Depuis quelques mois, nous avons des sollicitations de clients que nous ne pouvons pas accepter tellement ils sont importants », révèle la chimiste et cheffe d’entreprise. Coca-Cola et Ferrero, pour ne citer qu’eux, auraient manifesté un grand intérêt pour la poudre blanche made in 47. Pour l’instant, Innovi préfère se concentrer sur les demandes qu’elle peut quantitativement honorer. Mais les choses pourraient être bien différentes dans les années à venir.

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Le million avant 2030

Le groupe Anjac, actionnaire majoritaire d’Innovi pesant près d’un milliard d’euros, pousse très fort pour une accélération industrielle digne d’une mise en orbite. Prudente, Alexandra Frégonèse dévoile un plan de développement « raisonné » mais tout de même vertigineux à l’échelle d’un territoire comme le Lot-et-Garonne.

À la fin de l’année 2025, la fabrication de Süvy sera de 4000 tonnes. L’an prochain, grâce à la mise en service de deux unités de production, dont une dans un bâtiment voisin qui appartenait à la Cave du Bruilhois, le volume sera porté à 80 000 tonnes. La suite ? De nouveaux modules sur le Technopole Agen-Garonne en 3/8 pour atteindre le million avant la fin de l’année 2029. Et tout ça avec un recrutement colossal, dans presque tous les secteurs d’activité. « Presque tout est nouveau pour nous. Jusqu’ici, nous ne répondions qu’à des appels entrants. Et aucune commercialisation ne se faisait en notre nom. Les choses sont bien différentes aujourd’hui », sourit Alexandra Frégonèse, dont le planning ne risque pas de s’alléger avant un bon bout de temps. Après un lancement B to B (destiné aux professionnels) le 19 juin à Paris avec un accueil dithyrambique de toute la presse nationale et spécialisée, un autre évènement de très grande ampleur se profile pour présenter Süvy au grand public. Il se déroulera le 4 décembre au Palais Brongniart avec de grands influenceurs mais aussi des monstres de la pâtisserie comme Christophe Michalak, Nina Métayer ou Amaury Guichon.

Fidèle au département

Malgré cette ascension stratosphérique, Innovi reste fidèle à son Lot-et-Garonne. « Le géant pharmaceutique Pierre Fabre était prêt à nous vendre des unités à Cahors (Lot) et à Aignan (Gers). On a aussi eu des propositions de l’étranger. Mais je souhaite que ce projet, au moins le premier million de tonnes, reste enraciné. J’ai été à l’école ici, j’ai lancé mon entreprise ici. Ce territoire m’a façonnée et j’ai aussi été soutenue. J’estime qu’on n’a pas que des droits mais aussi des devoirs. Je ne vais pas aller moissonner ailleurs ce qui a été planté ici », assure Alexandra Frégonèse. Ces paroles vont droit au cœur d’Olivier Grima, vice-président à l’Agglo d’Agen en charge du développement économique. Cette même Agglo qui continue d’accompagner l’un des établissements les plus dynamiques.

Le combat d’Innovi contre la malnutrition

L’activité d’Innovi ne se limite pas à Süvy. Le laboratoire layracais est également fabricant d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE). Ces produits sont directement commandés par des ONG liées à l’ONU ou plus récemment par le Vatican. Les ATPE se présentent sous la forme de sachets de 92 grammes. Chaque sachet couvre tous les besoins nutritionnels d’un repas avec 520 calories. De véritables bombes énergétiques, conçues durablement, destinées aux populations et plus spécifiquement aux enfants victimes de malnutrition. 280 millions de personnes en situation de faim aiguë, 149 millions d’enfants de moins de 5 ans présentant des retards de croissance… Ce fléau fait des ravages et cause de trop nombreux décès. D’où l’importance, à défaut de pouvoir fournir de vrais repas, d’avoir ce type d’outil alimentaire d’urgence. Et pour tout ça, Innovi bénéficie du Fonds Vert de l’État à hauteur de 300 000 euros.

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