
Presque un peu gêné au moment d’enfiler toutes ses médailles, Maxime Orth se prête tout de même au jeu des photos. Son humilité et sa discrétion n’ont d’égale que son talent aux commandes d’un avion de voltige. Champion de France en catégorie Excellence (équivalent français de l’Advanced) au cœur de l’été, il est reparti de Hongrie avec le Graal mondial dans la soute. Cerise sur le gâteau, l’or en individuel s’ajoute au titre par équipe grâce à la formidable performance d’ensemble des pilotes tricolores et notamment de son acolyte Paul Chesneau qui l’a talonné tout au long de la compétition. Maxime Orth s’impose ainsi comme le digne successeur des gloires locales que sont Mika Brageot et Louis Vanel. « Si j’en suis là, c’est aussi grâce à eux », reconnaît Maxime.
Dans le sillage de son père expatrié, le champion du monde a passé une partie de sa jeunesse dans les avions, caressant le rêve de prendre un jour le manche. Un rêve devenu réalité lorsqu’il intègre l’École nationale de l’aviation civile (Enac) à Carcassonne. Là-bas, il touche du doigt la discipline très singulière qu’est la voltige aérienne et en est instantanément mordu. « Ça m’a tout de suite beaucoup plu mais je ne me voyais pas arriver à ce niveau-là », admet-il. C’était sans compter sur la force de persuasion des mentors susmentionnés et la qualité de la fabrique à champions villeneuvoise. L’aéroclub de Rogé l’accueillera même comme instructeur salarié entre 2012 et 2014 avant qu’il n’obtienne sa licence de pilote de ligne chez Air France sur Boeing 777.
La Formule 1 des airs

Sur les bords du Lot, il peaufine son apprentissage du haut niveau, étape par étape. « En biplace, j’étais surtout là pour m’amuser. Lorsqu’on passe en monoplace, on vole sur la Formule 1 des airs. Ça demande plus de pratique et d’investissement. Soit je le faisais à fond, soit je ne faisais pas du tout. Les premiers résultats m’ont donné un certain optimisme », sourit Maxime, international depuis trois ans. Sa vie de pilote de ligne et sa carrière de sportif de haut niveau en parallèle impliquent une sacrée gymnastique dans l’emploi du temps. Mais la passion vaut bien ces sacrifices.
L’élite en ligne de mire
Sur les bords du lac Balaton en cette fin septembre, le jeune homme est venu à bout d’un copieux menu qui comprend un programme libre connu, une « récitation » en quelque sorte, avant trois autres programmes dessinés en cours de compétition avec des figures imposées révélées au dernier moment. « On ne peut s’y préparer qu’au sol, avec des représentations mentales pour se repérer dans l’espace, figurer son altitude… », dévoile Maxime. L’an prochain, il évoluera en catégorie Unlimited, l’élite absolue, en compagnie de Mika Brageot. « La marche est énorme avec des figures encore plus difficiles à réaliser et physiques à encaisser. Je rêve de pouvoir intégrer l’équipe de France mais il faudra d’abord performer sur la scène nationale. »
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