Économie : 100 ans pour la Chambre des métiers, 40 de plus pour Martin Fils

L'artisanat est au cœur de l'activité économique dans le département. Fédéré par la CMA 47, il est marqué par de très belles histoires comme celles de Martin Fils à Montayral.

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Il y a des anniversaires qui marquent les esprits. La Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) fête cette année ses 100 ans. Un siècle, ça se fête comme il se doit et ce sera le cas le 6 novembre prochain au centre de congrès Agen Agora. « L’artisanat existe depuis 10 000 ans mais on a mis du temps à s’organiser. Il a fallu 1925 pour qu’un député lance la machine », explique Gérard Gomez, président de la CMA Nouvelle-Aquitaine. En effet, c’est un certain Joseph Courtier, élu dans le Vaucluse, qui porta une loi décisive afin de créer une institution par et pour les artisans, leur conférant au passage une identité politique et sociale. Depuis, les avancées ont été nombreuses. Et pour illustrer cette magnifique aventure, quel meilleur représentant que l’entreprise Martin Fils, sise à Montayral. Cet établissement est encore bien plus vieux que la chambre consulaire puisque son histoire remonte à 1884. Jean Martin, étameur et ferblantier de son état, lançait une activité qui ne s’est jamais éteinte. Six générations plus tard, la famille est toujours là, représentée par Cécile, Sébastien et Tanguy Roussel. Quelques reliques du passé comme de (très) vieilles factures ou des pièces d’époque se dissimulent dans les réserves cachées du bâtiment. Mais à part ça, tout a changé. L’évolution des besoins au fil du temps a façonné Martin Fils. Chaque dirigeant a eu le nez pour s’adapter au bon moment. Lorsque les villes ont commencé à s’illuminer, les Martin sont devenus éclairagistes. Puis ils se sont installés à Fumel pour accompagner le développement de l’Usine, en posant les premières pompes à eau. « On a toujours essayé de suivre le mouvement des techniques », confirme Cécile Roussel. Les nouveaux défis font encore partie du quotidien. « Avec l’avènement de la pompe à chaleur, il faut former nos collaborateurs qui, pour partie, ont longtemps travaillé sur des chaudières au fioul. C’est aussi pour ces raisons que nous misons beaucoup sur l’apprentissage. » À l’heure actuelle, cinq apprentis fourbissent leurs armes au sein de l’équipe qui compte 25 salariés. Ce choix ne manquera pas de faire plaisir à la Chambre des métiers et de l’artisanat et son bras armé en termes de formation, le CFA La Palme à Agen, tout juste rénové.

Des fermetures mais aussi des ouvertures

Bien que la structure de Martin Fils soit celle d’une PME, « nous revendiquons notre statut d’artisans, c’est un peu notre côté Gaulois indépendants ». Jean-François Blanchet, à la tête de la CMA Lot-et-Garonne, va dans le même sens : « Dans notre département, il y a 10 000 entreprises artisanales. Il est là le vrai réseau social, le lien qui unit les habitants. Un artisan, c’est quelqu’un qui peut quitter la table familiale en plein repas pour aller dépanner un client en difficulté. L’artisan est une richesse pour le territoire, il faut en avoir conscience et soutenir ce tissu autant que possible, nos petits restaurants, nos boulangers, nos coiffeurs… » Les secousses économiques du moment n’épargnent pas l’artisanat, avec quelques nuances toutefois. « On a beaucoup d’entreprises qui ferment. Mais on a aussi beaucoup de créations. Le bilan est même légèrement positif. On peut s’en réjouir même si l’équilibre reste fragile », affirme Jean-François Blanchet. Les contraintes réglementaires, à l’instar des certifications RGE, garantissent certes un degré de qualité dans les interventions mais alourdissent aussi la charge qui pèse sur les artisans. Même chose avec les dispositifs d’aide de l’État (MaPrimeRénov’) sans cesse bouleversés. Vous l’aurez compris, la vie de l’artisanat n’est pas un long fleuve tranquille. Mais le navire tient bon avec toujours de belles histoires à raconter. « Le challenge familial relevé par Martin Fils est une réussite exceptionnelle », rappelle Jean-François Blanchet.

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