
Des syndicats qui manifestent, jusque-là rien d’anormal. Mais quand il s’agit du Medef, la principale organisation du patronat en France, c’est tout de suite plus inattendu. Ce lundi 13 octobre, une cohorte était présente à Bercy, devant le ministère de l’Économie et des Finances. Parmi eux, quelques Lot-et-Garonnais, dont Jean-Luc Guéry, président du GPI – Medef 47. Pour assurer la mobilisation dans un maximum de territoires et notamment en province, le numéro 2 national, Fabrice Le Saché a effectué une tournée qui est notamment passée par Agen quelques jours auparavant. Le choix du lieu de rencontre s’est porté sur Méricq, à Estillac. « Il est très important de mettre en avant les pépites françaises. Nous manquons d’ETI (ndlr, entreprises de taille intermédiaire, entre 250 et 5000 salariés) comme Méricq. Ce sont elles qui investissent dans la technologie, les compétences et qui vont vers la création de richesse en pensant demain », déclare Fabrice Le Saché. Mais si les choses vont plutôt bien pour le mareyeur agenais, leader sur son secteur, ce n’est pas le cas de tous. Le vice-président du Medef évoque un ralentissement voire un « enlisement économique qui contraste par rapport à nos dynamiques voisins ». En pleine instabilité gouvernementale, les débats tournent beaucoup autour de la recherche de nouvelles recettes fiscales, en particulier auprès des plus grandes fortunes (taxe Zucman). Ce qui a le don d’agacer les représentants des patrons, estimant que le problème n’est pas là. « Le passé nous a montré que lorsqu’on baissait l’impôt sur les sociétés (IS), on améliorait les performances globales de l’IS », souligne Fabrice Le Saché. Et ce n’est pas la seule contribution qui fait débat.
Des difficultés jusque dans le département
« Localement, on a des sujets comme les taxes liées aux déchets ou le versement transport qui ne sert pas tant que ça à nos salariés. Comme on ne fait pas de l’argent magique, cela finit par se répercuter sur le consommateur », déplore Jean-Luc Guéry. L’empilement de normes est également vu comme un frein à la croissance. « On est dans une compétition où tout le monde ne se bat pas avec les mêmes règles », poursuit le président du GPI-Medef 47, à l’unisson avec Fabrice Le Saché. Pour citer un exemple qu’il connaît bien, Jean-Luc Guéry explique qu’une boîte comme Optimum pourrait bientôt devoir fournir les coordonnées GPS des parcelles d’où est extrait le bois utilisé pour ses portes de placard, l’adhésion à des programmes forêts durables ne suffisant plus. La concurrence féroce, presque « déloyale », des géants chinois comme Temu ou Shein qui inondent la France avec des centaines de millions de colis « sans respecter les normes imposées aux entreprises européennes » vient alourdir le bilan. Si cela peut sembler loin du tissu économique lot-et-garonnais, même si Gifi en est une victime directe, cette réalité n’est pas sans incidence. « Comme partout en France, nos entreprises locales souffrent. En Lot-et-Garonne, la croissance des défaillances sur le département explose. On est revenu au niveau de 2015, bien plus qu’avant Covid. Il faut remonter à 2008 pour retrouver une pareille crise. Et on ne parle même pas du bâtiment qui est dans une situation très compliquée », constate Jean-Luc Guéry. C’est pourquoi il a décidé de monter à Paris avec plusieurs confrères pour faire entendre leur voix.
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