
Aujourd’hui plus que jamais, les sujets agricoles et alimentaires sont au cœur des préoccupations, entre le dérèglement climatique, les questions sanitaires mais aussi les données économiques tant pour les producteurs que les consommateurs. C’est dans ce contexte très particulier que la 14e édition du Mois de la Bio se prépare, comme chaque année au mois de novembre. Cet évènement, porté par les Chambres d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine et des organismes tels qu’Agrobio ou Interbio, s’adresse avant tout aux professionnels de la terre ou à des étudiants. Au fil d’une centaine de rendez-vous dans toute la grande région, et notamment dans des fermes engagées, les organisateurs vont tenter de susciter des vocations et de lever des freins à l’installation. « Notre objectif est d’apporter toutes nos compétences à tous les agriculteurs qui sont sensibles à ce mode de production et qui envisagent de changer leurs pratiques », appuie Irène Carrasco, présidente d’Agrobio 47.
En Lot-et-Garonne, les quatre dates proposées illustrent bien la diversité des thématiques abordées. Le 4 novembre, à Lavardac, il sera question de raisin, pas pour la vinification mais pour la dégustation de table, qui affiche une belle dynamique. Deux jours plus tard, à Marmande, le public intéressé ira à la découverte de la filière fleur bio, dont les perspectives sont prometteuses. Enfin, l’agroforesterie chez la famille Pozzer à Saint-Aubin le 27 novembre assurera la promotion de l’utilisation des haies au service des cultures et de la biodiversité. Il ne faut pas non plus oublier la grande vente au carreau dédiée aux producteurs en bio sur le site emblématique du M.I.N. d’Agen, trop peu tourné vers le label AB. Deux webinaires sur l’arboriculture sont en outre programmés.
Le marché reprend des couleurs

Indirectement, cette grande campagne automnale concerne aussi le grand public. Dans les enquêtes d’opinion, les Français plébiscitent les denrées bio, aussi bien sur l’aspect santé que sur la préservation des qualités nutritionnelles. Reste maintenant à convertir ces bons scores dans les actes d’achat. « Après des années de croissance, l’agriculture biologique traverse une période de transition, marquée par des reculs de surfaces et une reconfiguration des circuits de distribution », évoque le réseau des Chambres d’agriculture. La Nouvelle-Aquitaine, toujours la deuxième région bio de France, n’échappe pas à un léger repli du nombre de producteurs et de surfaces. Pour autant, les principaux acteurs restent absolument persuadés qu’il s’agit d’une « voie d’avenir ». Et pour cause, malgré la chute continue du côté de la grande distribution (-5,1% l’an passé), le marché de la bio « reprend des couleurs » grâce aux circuits spécialisés, à la vente directe et aux boutiques d’artisans-commerçants. En 2024, la filière fruits, l’une des principales forces du Lot-et-Garonne, montre des signes de stabilisation. Certaines variétés, à l’image du kiwi français, « retrouvent de l’élan ». L’installation en polyculture, avec une part d’élevage de plus en plus significative, séduit les jeunes. La transformation agroalimentaire s’avère aussi être un débouché de choix pour de nombreux exploitants. Si la croissance à deux chiffres des précédentes décennies a subi un léger coup d’arrêt, les courbes repartent à la hausse, tout comme les prix, ce qui est une bonne nouvelle pour les agriculteurs.
Les chiffres clés de la bio
En Lot-et-Garonne :
1019 fermes en bio en 2024
37 790 hectaressoit 13,8% de la surface agricole utile (SAU)
Le département est sur le podium régional en nombre de fermes et en pourcentage de SAU, dans le top 5 en nombre d’hectares.





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