LGV en 47 : un (très) vaste dossier pour consulter les citoyens du Lot-et-Garonne

La consultation publique sur la future ligne à grande vitesse est ouverte jusqu’au 26 novembre. Mais entre complexité administrative et désintérêt du public, la participation s’annonce timide.

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Il y a une semaine, à l’Indé, l’ambiance n’avait rien d’un grand débat public. Une poignée de personnes seulement s’étaient déplacées pour assister à la réunion d’information organisée par l’agence GPSO, maître d’ouvrage du projet de LGV Bordeaux-Toulouse. Entre les bières artisanales et les chaises vides, les représentants de SNCF Réseau ont tenté d’expliquer au public le contenu d’un dossier… de 24 800 pages.

« Notre objectif est de rendre compréhensible et digeste un dossier qui, de prime abord, ne l’est pas », a reconnu, non sans ironie, Geneviève Latxague, chargée de concertation à GPSO. Une manière d’admettre la difficulté d’intéresser les citoyens à un projet aussi technique que colossal, destiné à relier Bordeaux à Toulouse par les rails en un peu plus d’une heure de trajet, pour un coût estimé à 14 milliards d’euros.

Des élus face à un mur administratif

Dans la petite assemblée, seul un élu avait fait le déplacement : Thierry Pilliaudin, maire de Layrac. L’édile n’a pas caché son agacement face à la montagne de documents reçus. « On nous a envoyé ce dossier par mail il y a deux mois, sans mode d’emploi. Impossible d’en faire une lecture approfondie », a-t-il regretté, provoquant quelques hochements de tête approbateurs dans la salle. Christophe Huau, directeur de l’agence GPSO, a tenté de tempérer les critiques, rappelant que « le dossier est certes dense, mais il n’est pas nécessaire de tout lire ». Selon lui, « chacun peut se concentrer sur les parties qui concernent sa commune » grâce à un outil de recherche en ligne. Trois webinaires ont d’ailleurs été proposés fin septembre et début octobre aux maires du tracé, « justement pour les aider à s’y retrouver », a-t-il ajouté. Malgré ces efforts, la faible affluence de la réunion laisse planer le doute sur la capacité du dispositif à mobiliser au-delà des élus directement concernés…

Ouverte jusqu’au 26 novembre

Depuis le 27 octobre, la participation du public par voie électronique (PPVE) est ouverte. Chaque citoyen peut donner son avis sur les impacts environnementaux des futurs sondages géotechniques et diagnostics archéologiques via le site registre-numerique.fr/ligne-nouvelle-bordeaux-toulouse-ppve. « Chaque contribution compte, et l’État prendra en considération l’ensemble des avis avant de délivrer la première autorisation environnementale. Tout est fait pour simplifier la lecture », notamment grâce à un résumé non technique et une notice explicative. L’agence estime qu’« une trentaine de minutes suffit pour consulter les éléments essentiels ». Pour les réfractaires au numérique, une version papier du dossier est disponible en préfecture et sous-préfecture.

Ce premier volet de la procédure n’est qu’une étape dans un projet de longue haleine. Les études doivent s’achever en 2027, avant le lancement des travaux de génie civil en 2028 et des équipements ferroviaires en 2030. La mise en service est prévue pour 2032.

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