
La lenga d’òc, que’s hè com qui escoda higas ! La langue occitane, c’est simple comme bonjour. Pour des adultes néophytes, peut-être pas. Mais pour les enfants scolarisés en classe bilingue depuis la maternelle, comme à Roquefort, c’est bien le cas. Vendredi 7 novembre, c’est dans cette commune de l’ouest agenais que le Conseil départemental de Lot-et-Garonne a lancé la quinzaine occitane. Sous les yeux ravis de nombreux parents, élus et simples badauds, les bambins ont d’abord dansé avant de montrer aux grands le chemin d’une exposition pédagogique rappelant à quel point cette culture séculaire a façonné notre territoire. « Dans chaque lieu-dit de nos campagnes, dans les rues d’Agen et même dans nos expressions de tous les jours, il y a encore des traces occitanes. On croirait que cela appartient au passé. Je pense au contraire que c’est un signe de modernité, aussi paradoxal que cela puisse paraître », martèle Marcel Calmette, maire du petit village de Paulhiac dans le nord-est du 47 mais aussi vice-président du Département délégué aux langues régionales. Lui qui manie malicieusement l’idiome de ses aïeux se réjouit de voir ce patrimoine immatériel être ainsi perpétué. « Quand on assiste à des évènements comme celui-ci, on voit à quel point c’est encore populaire et pas seulement chez nos aînés », sourit Marcel Calmette.
Raconte-moi l’occitan
Pour créer les conditions de cette popularité, il faut des promoteurs engagés. Plusieurs associations ont uni leurs forces au sein du collectif Quinzena occitana. Parmi elles, on retrouve Culturas d’Òc, OC-BI 47, ATP Marmande, Agenés Terra Occitana, Revista Òc, Escòla Occitana d’Estiu et Per Doman. Ces différentes entités n’ont peut-être pas le même maillot mais elles ont la même passion. Et en cette année 2025, elles ont choisi le thème « Conta-me ». L’objectif est de raconter, à travers la richesse des arts, des contes, des récits et des traditions orales, ce qui a façonné notre identité locale. Au-delà des villes qui accueillent les nombreux temps forts (principalement Astaffort, Marmande, Casteljaloux et Roquefort), c’est tout un département et plus largement une région qui renoue le contact avec son histoire. « Il est essentiel de garder tout ce qui ancre nos pieds et nos racines. C’est un héritage à entretenir et surtout à transmettre aux jeunes enfants. Ce passage de témoin va lui permettre de durer encore sur des générations », déclare Marcel Calmette.
Des classes bilingues

Cette noble tâche ne se résume pas aux seules festivités de ce mois de novembre. Elle est accomplie au quotidien, dans certaines salles de classe par l’intermédiaire d’enseignants dévoués auprès de familles volontaires. À Roquefort, Cécile Camgrand et Claire Betbeder, respectivement institutrice en maternelle et en élémentaire, font cours la moitié du temps en occitan, dans toutes les disciplines et pas uniquement l’apprentissage de la langue. Près d’une quarantaine d’enfants bénéficient de ce bilinguisme. « Plus ils apprennent jeunes et plus c’est facile pour eux. Ils développent cette gymnastique de parler dans une autre langue qui leur servira par la suite », expliquent les enseignantes. L’occitan a ainsi encore de très belles heures devant lui. Adishatz !





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