La ritournelle de la désertification médicale ne cesse jamais de se faire entendre. Il n’est pas un jour sans qu’un élu ne soit apostrophé par un ou plusieurs administrés en grande difficulté pour trouver un praticien généraliste ou spécialiste. Ce sera d’ailleurs l’un des thèmes forts de la prochaine campagne municipale presque partout en France. « Alors tout est bon à prendre », lâche Didier Caminade, le président de Fumel – Vallée du Lot, que l’on ne peut pas accuser d’électoralisme étant donné qu’il ne se représentera pas. L’intercommunalité est devenue un modèle en matière d’action diversifiée et coordonnée. Après avoir investi plus de 5 millions d’euros dans ses infrastructures de santé, FVL saute, en quelque sorte, sur tout ce qui bouge. Dernier exemple en date : l’opération « Un médecin près de chez vous ». Porté par l’Agence régionale de santé, ce dispositif facilite la présence ponctuelle de généralistes volontaires sur un territoire donné en vue de « répondre aux besoins immédiats de soins ». Pas besoin d’avoir un médecin traitant, n’importe qui peut se présenter sur les créneaux de consultations ouverts. Au centre de santé de Fumel, trois dates ont été proposées aux habitants, entre la fin octobre et le début du mois de novembre. La première a été assurée par une Néracaise, les deux autres par un Bordelais. À chaque fois, ce fut « carton plein » ou presque. « On a vu des patients venir de l’extérieur du bassin fumélois et même un touriste. C’est dire le niveau du besoin », constate Didier Caminade. De nouvelles plages de rendez-vous sont déjà à l’étude. « C’est un peu une constante, on apprend l’existence de ces dispositifs un peu au dernier moment. La délégation départementale de l’ARS est dans le même cas que nous. Ce n’est pas simple de tout mettre en place en si peu de temps mais qu’importe. On ne va pas passer à côté », poursuit le président communautaire.
Plein de projets d’implantation
Si la solution miracle n’existe pas en matière de santé, FVL n’hésite pas à tester toutes les options pour séduire des professionnels de santé, en libéral comme sous statut de salarié. « Pouvoir leur offrir des équipements modernes et performants ainsi que des conditions d’exercice compatibles avec le rythme de vie qu’ils souhaitent tout en assurant une offre de soins suffisante est un numéro d’équilibriste. Ce que nous faisons n’est pas parfait mais c’est mieux que rien », glisse Didier Caminade. Avec près d’une quinzaine de médecins généralistes répartis entre Fumel, Penne d’Agenais, Saint-Sylvestre, Tournon, Lacapelle-Biron et Sauveterre, l’intercommunalité tente de satisfaire les attentes de sa population. Chaque MSP sera bientôt habilitée à recevoir des médecins salariés, histoire de ne se priver d’aucune piste. Les projets à venir vont compléter la proposition médicale. Un service de « cardiologie avancée » s’installe au centre de santé de Fumel. Il sera animé par des infirmières en pratique avancée (IPA) avec une analyse des résultats par « pontes » à Bordeaux. L’ancien centre de radiologie mitoyen de l’hôpital de Fumel a été vendu au Dr Amir Aït-Ameur, qui exerçait jusque-là au PSV, pour en remonter un flambant neuf. Un pôle d’ophtalmologie est tout proche d’un démarrage de chantier après le dépôt du permis de construire. Enfin, toujours sur Saint-Sylvestre, un cabinet dentaire porté par Stéphane Boukhari prépare son implantation prochaine. « Ce sont des centaines de milliers d’investissements. Mais si on ne fait rien, les praticiens ne viennent pas », affirme Didier Caminade. Ce dernier salue au passage le « travail remarquable » de son vice-président et maire de Dausse Gilbert Guérin et sa collaboration dès 2010 avec le premier édile fumélois Jean-Louis Costes pour tenter de contourner « le mur » qui se dressait devant eux.
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