Perpétuer un métier séculaire et suivre les traces de son père. Noémie Cantegrel s’apprête à reprendre le flambeau de son paternel, Dominique Cantegrel, tapissier décorateur depuis quarante ans, en rouvrant les portes de l’atelier occupé autrefois au 14 place Saint-Nicolas à Nérac le 1er mars prochain. « C’est une vraie histoire de vie. Mon grand-père menuisier travaillait déjà dans cet atelier, puis mon père y a fait tous les travaux et enfin moi », raconte Noémie, en plein travail de réfection d’une chaise, dans l’actuel atelier de la zone de l’Hérisson, à la frontière avec Lavardac. « Quand j’étais petite, nous partions faire nos devoirs à l’atelier, puis nous donnions un coup de main. »
L’amour d’un métier séculaire
Après une expérience dans un lycée et une carrière dans le social, Noémie a choisi de rouvrir ses livres et de se replonger dans l’artisanat de son père. « C’est un métier qui n’a pas changé », explique-t-elle. « Nous refaisons les sièges de façon traditionnelle, comme au temps des rois, comme quand le métier a été inventé. » Travailler avec des matières naturelles, coudre, travailler le bois, c’est un métier séculaire dans lequel il faut savoir tout faire. « J’ai été formée ici. Je sais maintenant démonter un fauteuil depuis pas mal de temps », sourit la jeune femme. « Mais j’ai rouvert tous mes livres d’histoire de l’art pour passer mon CAP en candidat libre, au même endroit que mon père. » Comme elle le dit elle-même, c’est un métier qui exige d’avoir plusieurs cordes à son arc et qui réserve parfois bien des surprises. « On n’imagine pas les choses qu’on va trouver. On ne connaît l’étendue du travail à réaliser qu’une fois qu’on a tout démonté. C’est un puzzle. Pour une chaise, cela peut aller d’une journée à 15 jours pour un fauteuil selon ce qu’il y a à faire. »
Un atelier de restauration
Ainsi, à partir du 1er mars, il sera possible de découvrir le travail de Noémie dans l’atelier de la place Saint-Nicolas. Un atelier où elle s’adonnera principalement à la restauration de sièges. « Je compte racheter des sièges en très mauvais état et les restaurer pour ensuite les re-proposer à la vente. J’aimerais participer, à ma manière, à remettre quelque chose d’ancien sur le chemin d’une deuxième, troisième, voire quatrième vie. » Pour Noémie, c’est aussi un moyen de participer à l’élan du seconde-main qui est bénéfique autant que pour ces pièces que pour la planète. Noémie, dans la lignée de son père, entend bien privilégier le travail traditionnel à base de crin, de guindage et de toutes les autres techniques et matières traditionnelles. Pour la restauration, les Cantegrel travaillent d’ailleurs également avec plus de 4000 références de tissus d’ameublement qui seront visibles à l’atelier, provenant de grands noms du milieu tels que Pierre Frey, Jab et Casal, par exemple. Rendez-vous donc à partir du 1er mars pour découvrir le travail de Noémie.
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