Economie : une conjoncture morose pour 2024

Deux fois par an, la chambre de commerce et d’industrie du Lot-et-Garonne présente la conjoncture économique de l’année passée et de celle à venir. 2024 s’annonce comme une année délicate pour certains secteurs, notamment l’immobilier et le BTP.

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Les années passent et semblent désormais se ressembler. Baisse des marges, délais de paiement rallongés, inflation… Comme l’année 2023 qui s’annonçait difficile lors de la conjoncture du 2 février, 2024 ne semble guère mieux s’annoncer pour l’économie locale. Comme chaque année, la Chambre de commerce et d’Industrie, en partenariat avec la Banque de France, organisait son premier point d’étape. Yannick Villeneuve, entré en fonction en tant que directeur général de la CCI fin 2023, s’est attelé à dresser le bilan réalisé auprès de 360 petites et moyennes entreprises lot-et-garonnaises afin de dégager une tendance pour l’année à venir. « Ce bilan est représentatif de l’écosystème lot-et-garonnais, en s’appuyant sur le sentiment ressenti lors du trimestre précédent », développe le directeur général. Cinq secteurs ont été interrogés : l’industrie, le commerce, le BTP, les services et l’hôtellerie-restauration sur la base de six items : chiffre d’affaires, carnet de commandes, trésorerie, marges, effectif et délai de paiement des clients.

Le commerce et le BTP amorcent une année compliquée

Si certains secteurs ont réussi à passer le cap de l’inflation, ce n’est pas le cas du BTP et du commerce. Du côté du BTP, il est en grande partie tiré vers le bas par un secteur immobilier lui aussi en berne. En cause, les banques octroient de moins en moins de crédit aux consommateurs qui ne peuvent donc plus accéder à la propriété ou réaliser leurs travaux. S’ajoutent à cela un report des délais de paiement et une baisse des marges. 27% des interrogés estiment que l’inflation a eu un impact important sur leur activité. Même son de cloche du côté du commerce, où l’on accuse là encore un mauvais dernier trimestre 2023 et où l’année 2024 s’annonce, là encore, difficile. Sur le panel interrogé, 24% des entreprises estiment que la principale difficulté réside dans une baisse de la demande.

De bonnes perspectives pour le CHR et l’industrie

Du côté du CHR (hôtellerie-restauration) et de l’industrie, majoritairement agroalimentaire, les perspectives 2024 sont plus optimistes mais malgré tout, l’équilibre reste fragile à maintenir. Cependant, le cas du secteur de l’industrie est à prendre avec des pincettes : si l’agroalimentaire se porte bien, ce n’est pas nécessairement le cas des autres filières comme l’équipement (production de biens durables servant principalement à produire d’autres biens) et les autres usages (chaudronnerie par exemple) où les chefs d’entreprises sont plus pessimistes. L’an passé, l’hôtellerie-restauration était la filière qui inquiétait le plus mais, d’après la CCI, grâce à une baisse des marges et avec une meilleure saisonnalité, la filière a réussi à maintenir un frêle équilibre en se maintenant au niveau de 2023 sans plonger.

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