Agen : Le centre de soin du Gravier, nouveau souffle pour la santé mentale

Le centre de santé du Gravier a été inauguré à Agen, marquant une étape clé pour la santé mentale dans la région. Ce nouveau lieu regroupe plusieurs services spécialisés, visant à renforcer la prise en charge et le suivi des patients.

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Le mardi 15 octobre 2024 marque une date clé pour la santé mentale dans la région d’Agen avec l’inauguration du Centre de soin du Gravier, un lieu de soins attendu depuis longtemps. Après plusieurs reports, ce centre, situé cours Gambetta sur le Gravier, a enfin ouvert ses portes le 2 mai dernier et était inauguré ce mardi. Ce projet, qui a transformé l’ancien bâtiment de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI 47), acquis par l’hôpital de La Candélie pour 1,2 million d’euros, se fixe pour objectif d’établir une antenne de jour dédiée à la santé mentale, offrant ainsi un soutien essentiel à la population locale. Le chantier, entamé en 2021, a rencontré de nombreux obstacles, notamment des retards liés à la crise sanitaire, une organisation des travaux compliquée et même des inondations, mais le projet a finalement pu voir le jour, offrant désormais une nouvelle perspective aux soins psychiatriques dans la région.

Un lieu de soins moderne au service de la santé mentale

Le Centre de soin du Gravier regroupe plusieurs services de santé mentale sous un même toit, facilitant une synergie entre les professionnels pour optimiser la prise en charge des patients. Michel Lauzzana, député, souligne l’importance de l’emplacement en centre-ville : « Il est crucial d’aller vers les gens, notamment ceux pour qui le déplacement est un enjeu. Ce centre en plein cœur d’Agen rendra l’accès aux soins plus simple pour une population qui en a un besoin particulier. »

Ce centre offre une large gamme de services. Parmi ceux-ci, on trouve le Centre Médico-Psychologique (CMP) Antonin Artaud, véritable porte d’entrée pour les soins extrahospitaliers, axé sur la prévention et le traitement des troubles psychiatriques. L’hôpital de jour Van Gogh, quant à lui, propose des soins personnalisés sous forme de demi-journées hebdomadaires, permettant un suivi thérapeutique tout en évitant une hospitalisation complète.

Une équipe pluridisciplinaire mobilisée

Le Centre de Santé du Gravier repose sur une équipe pluridisciplinaire de près de 80 professionnels, incluant psychiatres, infirmiers, psychologues, et ergothérapeutes. Richard Campmas, directeur du CHD, a tenu à saluer les équipes : « C’est une grande aventure que nous avons démarrée en pleine crise Covid. Malgré les défis, dont certains pensaient qu’on ne s’en sortirait jamais, nous y sommes arrivés. Il est important de féliciter toutes les équipes qui se sont largement mobilisées. »

Le centre regroupe des équipes qui étaient jusque-là dispersées dans divers locaux à Agen. Cette centralisation devrait rendre les soins plus efficaces, en améliorant la communication et la coopération entre les différents acteurs. Selon Campmas, « la pluridisciplinarité est au cœur du projet, avec des équipes comme les Équipes Mobiles de Réhabilitation Psychosociale (EMER/EARS/SMARTE), qui proposent un accompagnement personnalisé vers l’autonomie des patients. »

Un projet ambitieux dans un contexte difficile

La psychiatrie fait face à de nombreux défis, notamment le manque de personnel, comme l’a rappelé Michel Lauzzana : « La suppression de l’internat et les difficultés de recrutement montrent bien que cette discipline a longtemps été négligée. » Toutefois, il voit dans ce projet une opportunité : « Le dispositif d’infirmiers en pratique avancée (IPA) trouvera ici un cadre où il pourra se développer et s’épanouir. »

Le centre devrait accueillir plus de 2200 patients par an, répondant ainsi à une demande croissante. Christian Delbrel, président du comité de surveillance de l’hôpital de La Candélie, a qualifié ce projet d’« accouchement long et douloureux », en référence aux nombreux retards rencontrés. Mais pour lui, « c’est un beau bébé, qui poussera son premier cri aujourd’hui ». Il souligne également l’importance d’un tel projet pour « l’amélioration du parcours patient, en intégrant les nouvelles attentes et besoins en matière de soins psychiatriques. »

Un enjeu de santé publique au cœur des préoccupation

Pour Rose Hequefeuille, adjointe à l’action sociale à la mairie d’Agen, ce centre représente un enjeu majeur : « La santé mentale est devenue un problème de santé publique qui s’est aggravé ces dernières années, notamment chez les jeunes, les mères et les enfants. Nous devons sensibiliser le public et continuer à prendre notre part dans la lutte contre ces maux. » En effet, le Centre de Santé du Gravier fait partie d’une vision plus large, avec des projets similaires en cours de développement à Marmande, Nérac et ailleurs dans le Lot-et-Garonne.

Paul Vo Van, l’architecte en charge du projet, a quant à lui évoqué les défis architecturaux rencontrés : « Ce bâtiment, anciennement un garage Simca, comporte encore des difficultés, comme le manque de luminosité dans les étages supérieurs. » Mais au-delà des contraintes, il se félicite du caractère « hautement symphonique » du projet, destiné à offrir un cadre de soin accueillant, en particulier pour les jeunes générations.
L’inauguration de ce centre marque donc un tournant dans la prise en charge de la santé mentale à Agen, s’inscrivant dans un effort national pour faire de la santé mentale une grande cause. Un projet ambitieux qui ne se limite pas à Agen, mais participe à une plus vaste transformation des soins psychiatriques dans la région.

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