« J’aime ma boîte ! » Ce slogan publicitaire est la raison pour laquelle Philippe Ginestet s’est battu tout au long de l’année écoulée. Alors que certains s’étaient empressés de prédire le pire suite aux difficultés financières de Gifi, l’homme d’affaires s’est lancé dans ce qui est probablement le plus gros défi de sa carrière : sauver sa boîte. Avec l’aide de son avocat, Me Christophe Dejean, ce redoutable négociateur n’a pas failli à sa réputation en bataillant auprès des banques. En bon amateur de poker, il a fait « tapis » mais pas sans quelques bonnes cartes en main. Malgré les tentatives de déstabilisation externes par des concurrents peu scrupuleux dans l’espoir d’un rachat « low cost », Gifi a tenu bon. Et aux termes de rudes tractations, un accord est tombé très tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Enfin, l’espoir renaît car les termes acceptés par les différentes parties promettent la pérennité de l’empire qui emploie à ce jour 6500 personnes en France. Cerise sur le gâteau, le siège de Villeneuve-sur-Lot est préservé, ce qui était absolument fondamental pour le PDG- fondateur dont on connaît l’attachement pour son territoire.
Les banques entrent au capital
Pour amorcer la sortie de crise, une importante rentrée d’argent est nécessaire. Celle-ci va être assurée par un pool de banques d’affaires, partenaires historiques de Gifi. Les quatre établissements concernés, réunis sous le modèle d’une fiducie, vont non seulement renoncer à une importante partie de la dette mais accorder de nouveaux financements au groupe GPG (holding de Philippe Ginestet). GPG, dont le patrimoine et la solvabilité restent très élevés, fera ensuite redescendre ces « liquidités supplémentaires très significatives ». On parle ici de 100 M€. En contrepartie, ces mêmes banques vont prendre des parts dans la société à hauteur de 40%. Cette nouvelle structure du capital, unique en France, est une bonne nouvelle. Des actionnaires de cette nature n’ont aucun intérêt à voir l’entreprise couler. De par leur immense surface financière, le paquebot semble désormais insubmersible. Et ce d’autant plus que « l’activité de Gifi décolle de façon puissante ces derniers jours », comme le confirme Me Dejean. L’État, via le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), s’engage également avec un soutien avoisinant les 50 M€. Fort de ces nouvelles ressources et d’une flexibilité recouvrée, le « bébé » de Philippe Ginestet « demeurera ainsi une enseigne indépendante et conservera sa capacité à innover pour retrouver à court terme sa place de leader sur le marché du premier prix qui constitue son cœur de métier ».
Philippe Ginestet en retrait des opérations
La gouvernance, pour sa part, va évoluer considérablement. Philippe Ginestet sera à l’avenir le président d’un conseil de surveillance. La partie purement opérationnelle sera la mission du directoire dont le président sera désigné « très prochainement ». En d’autres termes, l’emblématique patron, âgé de 70 ans, va se mettre quelque peu en retrait. Si le sauvetage paraît acté et donc le pire évité, un long travail attend tous les acteurs pour définitivement remettre Gifi sur les bons rails. Cela impliquera peut-être des décisions difficiles comme des fermetures de site et des réductions d’effectif via un PSE. Un dossier suivi par le tribunal de commerce de Toulouse. « Dans cette histoire, Philippe Ginestet a su déjouer tous les pronostics et fausses rumeurs en rappelant une nouvelle fois que, dans son parcours d’entrepreneur, ne pas oser, c’est déjà perdre », souligne son avocat.
Communiqué de presse
Une réunion extraordinaire CSE Centrale s’est tenu ce jeudi 16 janvier à 14h00, pendant laquelle la direction a présenté aux élus un certain nombre d’éléments financiers et stratégiques sur le futur de l’enseigne GIFI.
Les élus CFDT accueillent les nouvelles orientations positives pour le futur de GIFI et remercient Philippe Ginestet pour son engagement sur l’ancrage à Villeneuve-sur-Lot. Cependant les élus CFDT restent très vigilants et seront intransigeants quant aux conséquences sur l’emploi de ces accords purement financiers.
Les membres CFDT du CSE Centrale soulignent la confidentialité de ces échanges et ne communiqueront pas sur leur teneur.
Une réunion d’échange avec l’ensemble des salariés de la centrale sera organisée prochainement par les élus de la CFDT.
Les élus CFDT Centrale.