Elections municipales à Sainte-Livrade : la guerre de succession est déclarée

Après deux mandats, Pierre-Jean Pudal a décidé de ne pas se représenter en 2026. À un peu moins d’un an du scrutin, les candidatures se multiplient avec quelques querelles internes.

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Cinq. C’est le nombre de candidats à la mairie de Sainte-Livrade d’ores et déjà dans les starting blocks. Un sixième n’est pas à exclure. Pour une petite ville de 6500 habitants, même s’il s’agit de la deuxième plus importante de l’Agglo villeneuvoise, cela fait beaucoup. En partant du principe que 29 noms seront nécessaires pour déposer une liste, pas besoin d’avoir la médaille Fields pour comprendre qu’il faudra mobiliser beaucoup de gens dans cette aventure politique. Face à la crise de l’engagement, pas sûr que tout ce petit monde puisse avoir un bulletin à ses couleurs dans les bureaux de vote en mars prochain. Mais en attendant, les ambitions sont là et le travail de fond a déjà bien avancé. Les différents candidats vont ainsi se disputer la succession de Pierre-Jean Pudal, aux commandes de l’exécutif municipal depuis 2014. Le médecin ayant décidé de ne pas rempiler, l’horizon s’ouvre un peu plus pour tous les autres. Deux de ses principaux adjoints se livrent déjà une guerre fratricide tandis qu’une ancienne colistière du premier mandat entre aussi dans la danse, en plus de l’opposition. Petit tour d’horizon des forces en présence et de leurs motivations.

Jacques Borderie, le dissident //

C’était à la fois prévisible et inattendu. Actuel premier adjoint, Jacques Borderie est une personnalité politique de premier plan dans cet arrondissement. Cela fait déjà un moment que son nom circule autour de l’Hôtel de Ville. Pour autant, le voir mener ainsi sa barque sans tenir compte du choix de son premier édile a de quoi surprendre. « Je n’y vais pas par rancœur ou excès d’ambition mais je ne fléchis pas au gré du vent, des paroles et des envies des uns et des autres. J’arrive à une certaine maturité personnelle et politique pour faire mes propres choix », assume Jacques Borderie. Ce dernier prépare soigneusement sa communication, avec des annonces prévues dans les semaines à venir.

André Forget, le dauphin adoubé //

Il est d’usage qu’un maire sortant désigne un candidat naturel pour conduire la majorité en place vers un nouveau succès. Pierre-Jean Pudal n’a pas dérogé à cette tradition et s’est tourné vers son adjoint aux finances, le très fidèle André Forget. À quelques encablures de la retraite, ce fringant sexagénaire est bien connu des Livradais pour son hyperactivité associative. « C’est un challenge excitant mais difficile. J’ai bien mesuré l’ampleur de la tâche avant d’accepter », explique-t-il. André Forget annonce pouvoir s’appuyer sur « une bonne ossature » de l’équipe en place, qui sera complétée par de nouveaux talents pour apporter « du sang neuf, une dynamique et un enthousiasme » au projet communal.

Séverine Besson, outsider dans la nuance //

Cette agricultrice de métier n’est pas étrangère à l’équipe Pudal. Elle a figuré dans la majorité au début du premier mandat, en 2014. Trois ans plus tard, elle est même devenue le binôme de Jacques Borderie au Département. Bien que « très enrichissante », cette expérience a été ponctuée de désillusions. Elle souhaite donc apporter sa contribution « citoyenne » au débat public « en dehors des histoires de pouvoir et des combats de coqs dans le poulailler ». Sa réflexion a commencé il y a deux ans avec Malika Briri, avec laquelle elle forme un véritable duo. Les réunions de travail s’enchaînent, l’équipe grandit. « Quand je vends mes fraises et mes asperges à la ferme, je vois beaucoup de gens être déçus. C’est peut-être utopique mais, avec Malika, on a envie de faire selon nos valeurs, de permettre aux gens d’exprimer ce qu’ils veulent vraiment. Si les paroles de certains sont très dures, on n’a pas envie de mener une campagne basée sur l’animosité », affirme Séverine Besson.

Jean-Paul Péreuil, l’opposant toujours présent //

Comme en 2020, celui qui revendique une sensibilité de gauche (sans être encarté) face à une majorité plus à droite sera sur la ligne de départ. Jean-Paul Péreuil mène un groupe qui prône « la démocratie participative » et devrait logiquement en être la tête de liste même si rien n’est encore arrêté. Par son statut de principal opposant, il observe avec ironie ce qui se passe en face. « J’ai assisté à tous les conseils municipaux et je n’ai jamais vu André Forget ou Jacques Borderie s’inscrire en faux de la politique du maire. Aujourd’hui, parce que la campagne est lancée, on voit des divergences apparaître… La vérité, c’est que des tensions existent depuis déjà trois ans. Cela a empiré sans vraiment éclater. Mais maintenant, la cassure est palpable. Je ne mets pas la valeur des gens en cause mais ça me fait sourire. J’espère simplement qu’ils ne vont pas se présenter simplement par envie de pouvoir », analyse-t-il. De son côté, Jean-Paul Péreuil construit sa liste « ouverte à toutes les sensibilités » pour réunir « des compétences dignes de la seconde ville de l’Agglo ».

Maurice Thumerel, nouveau venu dans la bataille //

Déjà rompu à l’exercice politique, Maurice Thumerel conduit pour la première fois une liste en vue de prendre les commandes de l’Hôtel de Ville livradais. Ce retraité « sans étiquette » a pas mal fait parler de lui de par son combat mené avec « l’Association de défense des riverains contre la gravière ». Ce coup-ci, il entend faire le pari de « l’unité » pour apporter du « changement » dans la gouvernance de la commune. Son groupe, en cours de construction, a déjà structuré un programme de campagne et monte en notoriété auprès des habitants en tractant déjà dans les boîtes aux lettres. « Nous n’avons rien à perdre mais tout à gagner », prévient Maurice Thumerel, bien décidé à peser dans cette élection décidément bien indécise.

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