
Sept millions d’euros d’investissements nouveaux qui se rajoutent aux treize déjà avancés dans le budget primitif (BP) en fi n d’année, voilà l’un des éléments qui ont contrarié l’opposition villeneuvoise lors du dernier conseil municipal. Cette nouvelle ligne de dépense est apparue dans un « budget supplémentaire » soumis au vote lundi 26 mai. « Il prévoit un nouvel emprunt de 4 M€ qui modifie la section investissement et les équilibres de manière considérable. Ça pose à minima la question de la temporalité du budget. Je ne vois pas l’intérêt de faire tourner les machines et de mobiliser tout le monde sur une hypothèse qui, quatre mois plus tard, est complètement bouleversée, jusque dans les ratios financiers. Ça pose même la question de savoir si le BP qui a été présenté était vraiment sincère. Ce dont on a débattu en novembre-décembre n’est plus du tout d’actualité », déplore Thomas Bouyssonnie, du groupe Villeneuve en commun. Ce à quoi le maire Gérard Régnier a répondu : « On réfléchira à votre observation »… De manière générale, les débats ont été plutôt animés autour de ces sujets budgétaires. L’ancien adjoint de Patrick Cassany et représentant de la précédente majorité, Frédéric Ladrech, fut le plus offensif des opposants avec une multitude d’interventions. Pêle-mêle, il dénonce des « lacunes et erreurs en matière de gestion globale », une augmentation des dépenses plus rapide que celle des recettes « inédite en 25 ans », une réfection de la Myre-Mory déraisonnable, des allées Georges-Leygues « hors de prix »… Il ironise aussi sur des attaques passées : « En arrivant à la tête de la municipalité, vous nous aviez reproché une augmentation des dépenses d’investissements en fi n de mandat. Vous faites exactement la même chose aujourd’hui. »
Une majorité qui rend les coups
Le camp de la majorité ne s’est pas contenté de recevoir les coups mais en a aussi rendus. Les interventions sur les bâtiments publics, qui mobilisent des sommes considérables, sont imputées à « l’inaction » des précédentes mandatures. Patricia Suppi, adjointe à la réussite éducative, n’a pas mâché ses mots. « Le patrimoine municipal, quand on l’a récupéré, était dans un état lamentable. On a mis beaucoup plus d’argent dans les écoles, pareil sur Sainte-Catherine, dans les bâtiments de la mairie, dans la voirie. On a hérité de tout ça. » Concernant les reproches sur l’évolution de la masse salariale qui ne se limite pas au point d’indice, Gérard Régnier livre quelques éléments. « La propreté et la sécurité étaient des priorités de notre projet. On ne peut pas faire tout ça sans personnel. On assume », note-t-il, arguant que ses prédécesseurs socialistes ne s’y attelaient pas. Le compte administratif étant à l’ordre du jour de cette séance, l’exécutif municipal a vanté, par la voix de son adjointe aux fi nances Sylvie Fourès, sa gestion des comptes de la Ville, entre épargne brute préservée et capacité de désendettement nettement en-dessous des seuils critiques.

180 000€ pour les concerts de Saint-Cyr, trop cher ou pas ?
Alors que les têtes d’affiche des deux grands concerts de l’été au parc SaintCyr ont été récemment révélées, en l’occurrence Sheila et Magic System, c’est le coût de l’opération qui suscite aujourd’hui un début de polémique. Pour ces deux dates, l’enveloppe s’élève à plus de 179 000 €, comprenant le cachet des artistes (pour plus d’un tiers), la technique, la sécurité… L’équipe municipale défend cet investissement culturel avec plusieurs arguments. Le premier s’appuie sur le succès des précédentes éditions avec en moyenne 7000 personnes par soir. « Cette manifestation d’envergure régionale améliore l’attractivité de Villeneuve et rayonne même sur le territoire de l’agglomération », assure Béatrice Vaquier, en charge de l’évènementiel. Le premier édile complète : « Je pense aussi aux gens de chez nous qui ne partent pas beaucoup en vacances. Ça leur fait peut-être du bien d’aller voir des vedettes qu’ils n’auront peut-être pas l’occasion de voir sans ça. » L’opposition n’est pas franchement de cet avis. Thomas Bouyssonnie « ne voi[t] pas l’intérêt de financer ce genre de concerts » et déplore le fait de « faire payer le contribuable villeneuvois pour le fan de Sheila venu de Bergerac ». Le plus sévère est encore une fois Frédéric Ladrech. En plus de considérer les retombées comme invérifi ables, il compare cette programmation à celle des élus précédents. « On ne critique pas les animations de l’été, c’est nous qui les avons mises en place. En revanche, on faisait huit concerts sur juillet-août et non pas deux, de surcroît avec un budget inférieur. On ne faisait peut-être pas venir les mêmes vedettes mais on a accompagné de jeunes artistes, locaux pour certains. C’était notre choix. » Freddy Gueudin y est aussi allé de sa remarque comme quoi « rien n’est jamais gratuit », même si Gérard Régnier l’a accusé de « se ridiculiser » puisque son ancien colistier, désavoué depuis, avait voté les précédentes éditions.
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