
Ce lundi, sur le site du Marché d’intérêt national (MIN) d’Agen, le premier geste symbolique a été posé : une poignée d’élus et de partenaires ont assemblé des blocs façon Lego pour marquer le lancement officiel de la future cuisine centrale. Un chantier de 5,8 millions d’euros, attendu depuis longtemps, qui doit transformer la manière dont sont préparés et livrés les repas pour des milliers d’élèves de l’Agglo, d’enfants en crèche, de seniors et de bénéficiaires de services sociaux. « À l’origine, cette cuisine était celle de la ville d’Agen », a rappelé Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen et président de l’Agglomération. « Elle devient aujourd’hui un équipement mutualisé, au service de tout le territoire, notamment avec la participation de communes comme Nérac. »
Prévue pour entrer en service à l’été 2026, la nouvelle cuisine sera capable de produire jusqu’à 7 000 repas par jour, soit environ 1,2 million par an. L’objectif : remplacer l’unité actuelle, en service depuis 1955 et devenue obsolète. Pour assurer cette montée en puissance, l’Agglomération a confié la gestion de l’équipement à Elior, dans le cadre d’une délégation de service public courant jusqu’en 2036. Jean Dionis, lançait alors un « top chrono » à Michaël Girard, directeur général d’Elior, pour une livraison en juillet 2026. Implantée sur 820 m², la cuisine bénéficiera de la logistique du MIN et d’un « positionnement stratégique » pour alimenter 19 communes et CCAS membres du groupement coordonné par l’Agglomération d’Agen.
« Assiette locale, saine et accessible«


Au cœur du projet : la qualité nutritionnelle, la proximité des approvisionnements et la maîtrise des coûts. Elior s’est engagé à renforcer le recours aux producteurs locaux. « Nous allons augmenter la part de produits issus du département, pour atteindre 45 % d’approvisionnement local », a indiqué Michaël Girard. Le terme “local” est ici clairement défini : il s’agit du Lot-et-Garonne, et rien d’autre. « Quand on parle de produits locaux, on parle bien du Lot-et-Garonne. C’est notre cadre », ont rappelé les responsables du projet.
Mais la qualité a un coût : les 5,8 millions d’euros d’investissement seront en partie amortis par une contribution intégrée au prix des repas : environ 0,46 € hors taxes par portion. « Chaque commune conserve la main sur sa politique tarifaire. À Agen, par exemple, nous utilisons le quotient familial pour moduler les prix. L’essentiel, c’est d’avoir un tarif équitable pour tous », a précisé Jean Dionis.
Une question de santé publique
Plus qu’un simple projet logistique, cette nouvelle cuisine s’inscrit dans une réflexion plus large sur la santé publique. « On est confrontés à de vrais enjeux de santé chez les plus jeunes : diabète, obésité… Et l’alimentation reste l’un des moyens les plus efficaces pour agir en prévention », a affirmé le premier édile.
Les menus seront donc élaborés selon un cahier des charges nutritionnel strict, avec un soin particulier porté à l’équilibre des repas et à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Une réflexion collective est même en cours sur un point inattendu mais révélateur : « Fromage et dessert ? Ou fromage ou dessert ? La discussion est encore ouverte… mais on tranchera en gardant en tête nos deux priorités : la qualité et la lutte contre le gaspillage », a conclu Jean Dionis, dans un sourire. Un brin d’humour pour clore ce lancement de projet qui s’annonce déjà comme un levier fort pour une alimentation plus saine et plus durable dans l’Agenais.
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