Transports : l’Agglomération d’Agen revoit sa copie

Un nouveau contrat signé avec Keolis prévoit une refonte du réseau de bus d’ici 2026. Objectifs : élargir la couverture territoriale, renforcer l’offre et amorcer une transition énergétique.

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Le futur réseau de transports publics de l’agglomération agenaise s’accompagnera d’une transformation progressive du parc de véhicules. D’ici 2030, 80 % de la flotte devrait être constituée de bus à faibles émissions, fonctionnant au bioGNV et à l’électricité. Le gaz naturel sera produit localement, dans le Lot-et-Garonne, en lien avec le monde agricole. Cette orientation s’inscrit dans une stratégie plus large de sortie de la dépendance automobile. La collectivité prévoit également l’aménagement de parkings relais pour favoriser les trajets en modes combinés. Le président de l’Agglomération, Jean Dionis du Séjour, évoque une volonté de « tourner une page » en matière de mobilité.

Un service étendu aux communes rurales

L’un des axes forts de la nouvelle Délégation de Service Public (DSP), qui entrera en vigueur à la rentrée 2026, concerne la desserte des communes actuellement non couvertes. Aujourd’hui, environ un tiers des habitants de l’agglomération n’a accès à aucun service de transport en commun. Pour répondre à cette situation, un système de Transport sur Réservation (TSR) sera déployé. Disponible tous les jours de 4 heures à 23 heures, ce service permettra, sur appel ou via une application, de planifier un trajet vers un arrêt ou un point de regroupement. Il concernera l’ensemble des 44 communes de l’agglomération.

Réorganisation complète du réseau

La DSP prévoit également une restructuration du réseau urbain. Deux lignes « structurantes » et cinq lignes « complémentaires » seront mises en place, avec des trajets plus directs et une fréquence accrue. Douze pôles de mobilité doivent permettre une meilleure interconnexion entre les différents modes de transport.

Selon Keolis, qui a été reconduit dans l’exploitation du réseau, l’offre sera significativement renforcée. « Là où nous parcourions 100 km, nous en ferons 175 », indique Nicolas Bécaas, directeur local de l’opérateur. Ce développement représente, selon lui, un cas unique à l’échelle nationale.

Coût, emploi et billetterie…

Ce renforcement s’accompagnera d’un volet social. Cinquante emplois doivent être créés. Côté usagers, le paiement par carte bancaire directement à bord des bus sera possible dès ce mois de septembre. Le coût de la DSP est estimé à 10,7 millions d’euros par an. Les recettes voyageurs (autour de 2 millions) n’en couvriront qu’une partie. « Pour équilibrer le financement, le versement mobilité, contribution payée par les employeurs, passera progressivement de 0,75 % à 0,85 % d’ici 2027. » Le contrat liant Keolis à l’Agglomération d’Agen s’étend sur plusieurs années. Il vise à répondre à une double exigence : élargir l’accès aux transports publics tout en inscrivant le réseau dans une trajectoire de décarbonation.

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