Albret : Installation et avancée majeures pour le gaz renouvelable en Lot-et-Garonne

À Moncrabeau, une première infrastructure de rebours gazier voit le jour. Un pas décisif pour structurer un réseau local capable d’absorber la montée en puissance du biométhane.

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Au cœur du territoire rural de Moncrabeau, à la frontière entre le Lot-et-Garonne et le Gers, a été inauguré le premier poste de rebours biométhane du département (le troisième en Nouvelle-Aquitaine). Une infrastructure stratégique qui doit marquer un jalon important dans la structuration des réseaux gaziers pour accueillir le gaz vert produit localement via la méthanisation. « L’inauguration de ce nouveau rebours biométhane en Nouvelle-Aquitaine n’est pas un simple jalon technique : c’est une étape décisive dans la construction d’un système gazier plus vert, plus souple et pleinement connecté aux territoires », a souligné Carolle Foissaud, Présidente et Directrice Générale de Teréga.

Un rebours, c’est quoi ?

Le poste de rebours de Moncrabeau a été conçu pour répondre à un besoin précis : permettre l’acheminement du biométhane produit localement vers les zones de consommation éloignées. Contrairement au fonctionnement traditionnel des réseaux, où le gaz transite du transport vers la distribution, un poste de rebours inverse ce flux, permettant ainsi de « remonter » le gaz vert du réseau de distribution (exploité par GRDF) vers le réseau de transport (géré par Teréga). Cette inversion technique garantit une valorisation optimale du gaz produit localement, en particulier lors des périodes de faible consommation. Avec une capacité initiale de 650 Nm³/h, évolutive à terme, l’installation est déjà en mesure d’absorber la production des trois unités de méthanisation locales : Méthalbret, Terres d’Auvignon (Lot-et-Garonne) et Méthagazaup (Gers).

Un réseau structuré

La région Nouvelle-Aquitaine se positionne comme l’une des plus dynamiques en matière de méthanisation. Pas moins de 71 sites injectent déjà du biométhane dans les réseaux publics, soit l’équivalent de 375 000 logements chauffés au gaz. Dans le Lot-et-Garonne, l’essor est particulièrement marqué. Depuis 2018, le programme Cometh’47, porté par Territoire d’Énergie Lot-et-Garonne, a contribué à faire émerger la filière locale. Aujourd’hui, 12 unités sont en service ou en développement, et les projets se multiplient.

La création de ce rebours à Moncrabeau s’inscrit donc dans une lignée croissante. Deux autres postes sont déjà en projet, « et la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a validé en juillet dernier la réalisation d’études de faisabilité à Marmande et dans la zone Villeneuve-sur-Lot / Fumel, en prévision de près de vingt nouveaux projets à moyen terme », nous est-il précisé. Si la faisabilité est confirmée, les capacités d’injection de biométhane seront multipliées par 7 sur ces secteurs.

Le 47 futur pôle d’excellence

Riche en ressources agricoles et en matière organique, le Lot-et-Garonne possède un gisement énergétique local exceptionnel, estimé à 2 TWh/an (terawattheure ) de potentiel de production de gaz vert, soit 130 % de sa consommation actuelle. Le biométhane y est produit à partir d’effluents agricoles, résidus de culture, biodéchets ou encore bois pour la pyrogazéification. « Cette richesse territoriale permet de transformer une ambition écologique en réalité industrielle et énergétique. Avec le poste de Moncrabeau, les capacités d’injection dans les environs de Nérac et Condom sont désormais optimales pour accueillir la production actuelle et anticiper celle à venir. On parle-là d’un levier clé pour faire circuler l’énergie verte produite localement… jusque dans d’autres départements comme la Gironde. »



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