
Derrière les murs flambant neufs du CFA La Palme à Agen se cache une transformation de fond, entamée il y a près de dix ans près de l’avenue Jean-Bru. Ce centre historique, premier CFA construit en France en 1964, a fait l’objet d’un vaste programme de rénovation et d’extension piloté par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Nouvelle-Aquitaine (CMA-NA). Objectif : créer un véritable campus des métiers, capable de répondre aux enjeux actuels de la formation artisanale. Le projet a été pensé comme un lieu fonctionnel, accueillant et durable. “Il s’agissait non seulement de moderniser les équipements, mais aussi de redonner une lisibilité claire à l’ensemble du site, en favorisant les circulations piétonnes, la visibilité des ateliers, et la qualité de vie sur le campus”, expliquait Jean-François Blanchet, président de la CMA-NA 47.
Le résultat : deux sites désormais pleinement opérationnels, l’un impasse Morère, où se trouve le pôle alimentation, et l’autre avenue de Colmar, qui accueille les filières mécanique, coiffure, carrosserie, chaudronnerie et soudage. Au total, près de 18 millions d’euros ont été mobilisés, avec le soutien de différentes collectivités, dont le Conseil départemental du Lot-et-Garonne, qui était récemment en visite des nouvelles installations, à l’occasion de la rentrée du CFA.
Des locaux métamorphosés

C’est donc dans ce nouveau décor que 900 apprentis ont fait leur rentrée, une première sur une année scolaire complète dans les bâtiments rénovés. “Nous avons voulu faire du CFA une vitrine du savoir-faire artisanal. Certains ateliers sont vitrés pour que le public puisse voir les gestes des apprentis. C’est aussi un moyen de valoriser les métiers de l’artisanat.” Un “Parvis des Métiers” a même été aménagé à l’entrée de chaque site, affirmant le CFA comme un espace d’accueil et de représentation des métiers. Des infrastructures sportives viennent compléter l’ensemble..
L’urgence du renouvellement générationnel
Ce vaste projet n’est pas qu’une modernisation esthétique. Il répond à un enjeu majeur : la transmission des savoir-faire dans un secteur où plus d’un tiers des artisans ont plus de 55 ans. En Lot-et-Garonne, on compte 9 267 entreprises artisanales, soit un artisan pour 33 habitants. “Nous devons préparer la relève, c’est vital pour le tissu économique local”, insiste Frédéric Perez, directeur territorial de la CMA-NA. Or, 230 contrats d’apprentissage restent encore non pourvus à cette rentrée. Un chiffre révélateur du décalage entre l’offre de formation et l’attractivité perçue de ces métiers. Pour y répondre, le CFA La Palme mise sur la diversité de ses formations, du CAP au bac pro en passant par les brevets professionnels, et sur une pédagogie de proximité portée par 70 formateurs investis. Les huit filières proposées (alimentation, beauté, mécanique, carrosserie, chaudronnerie, cuisine, hôtellerie, vente) couvrent « 14 métiers essentiels au quotidien. » L’établissement garde d’ailleurs encore des capacités d’accueil. “Nous avons environ 10 % de nos places disponibles, et les inscriptions restent ouvertes jusqu’à fin octobre”, précise Jean-François Blanchet.
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