Il y a six ans, un relatif inconnu s’immisçait dans la campagne électorale villeneuvoise. Face à lui, des figures connues du paysage politique local, élues pour plusieurs d’entre elles. Portant une voix de gauche, voisine de celle du maire sortant socialiste, il était loin de partir favori. Mais à la surprise générale, le jeune homme a supplanté Patrick Cassany pour devenir la première force d’opposition à Villeneuve-sur-Lot. Thomas Bouyssonnie, puisque c’est de lui dont il est question, a marqué les esprits et laissé quelques cicatrices aux membres de l’ancienne majorité. Aujourd’hui, l’avocat âgé de 35 ans se relance dans la bataille, fort d’une expérience qu’il n’avait pas la dernière fois. En 2021, il s’est fait élire au Conseil départemental et préside depuis l’office public de l’habitat Habitalys. Mieux, il s’est rabiboché avec certains de ses anciens adversaires, à l’image de Frédéric Ladrech. « Notre liste est une fusion des deux groupes d’opposition de gauche au conseil municipal », résume Thomas Bouyssonnie. Le leader de « Villeneuve c’vous » se dit « très fier » d’être à la tête de ce rassemblement. « L’union est la condition essentielle pour l’emporter en mars 2026 », assure-t-il.
« Pas de dangereux extrémistes »
Si la sensibilité est pleinement assumée, pour donner de « la lisibilité » aux électeurs, les étiquettes partisanes au sein de ce groupe sont mises de côté. « Il n’y a pas eu de négociation avec les représentants de chaque parti ou de soupe aux logos à apposer sur l’affiche, seulement des gens qui ont envie de s’investir autour d’un socle de valeurs », souligne Thomas Bouyssonnie. La composition n’est pas encore arrêtée, pour se laisser l’opportunité d’intégrer de nouvelles recrues d’ici le scrutin, mais on retrouve tout de même les cadres de 2020. Le candidat s’attend déjà à recevoir « des piques » ou « des anathèmes » vis-à-vis des obédiences de certains de ses colistiers. « On a l’habitude. Mais les gens commencent à nous connaître, nous ne sommes pas de dangereux extrémistes. » Pour lui, cette campagne doit impérativement se dérouler dans un climat apaisé et porter sur le fond. « On a un débat qui dure six mois pour déterminer un mandat qui dure six ans. On n’a pas le droit de le tronquer », insiste Thomas Bouyssonnie. Dans son viseur : la majorité sortante, sans candidat investi pour le moment, sur laquelle « plane l’ombre de Guillaume Lepers ». Quant à la liste « Souffle citoyen » de Stéphane Boukhari, Thomas Bouyssonnie n’avance ni critique ni appel du pied avant d’avoir vu le contenu.
Un centre de santé pour médecins salariés
Pour le déroulement de la campagne, « Villeneuve c’vous » a choisi d’échelonner la fin de l’année en rendez-vous thématiques, basés sur les priorités dégagées dans la consultation citoyenne du printemps. « Plutôt que de parler de tous les sujets simultanément, on veut laisser le temps d’infuser. » Le premier thème, qui occupera les semaines à venir, sera consacré à la santé. « On veut privilégier les investissements utiles aux dépenses futiles. Notre souhait est de créer un centre de santé, ce qui n’existe pas à Villeneuve, pour recruter des médecins salariés. Il faut savoir qu’un habitant sur quatre n’a pas accès à un médecin traitant. La population est vieillissante, avec des maladies chroniques en hausse. C’est une question souvent évoquée mais pas grand-chose n’a été fait durant ce mandat. Les MSP ont eu leur utilité pour retenir des libéraux mais ce n’est plus suffisant. On doit créer quelque chose de solide pour que les praticiens trouvent le territoire attractif. La mairie ne portera pas forcément le dossier toute seule, on peut élargir ça à l’intercommunalité. On sait qu’un médecin salarié travaille moins qu’un libéral mais cela vaut la peine de couvrir le déficit si c’est au bénéfice des Villeneuvois. Pourquoi pas élargir aux spécialistes, aux dentistes, ou même cohabiter avec des libéraux », propose Thomas Bouyssonnie. Un vaste chantier qui sera étayé par les réunions publiques.
Infos //
www.villeneuve-c-vous.fr
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