
Il faut parfois savoir démolir pour mieux reconstruire. Et c’est ce qui est actuellement à l’œuvre dans le quartier des Cieutat, où l’on peut voir actuellement des immeubles réduits en tas de gravats. La Communauté d’agglomération du Grand Villeneuvois (CAGV), dans le cadre du programme Action Cœur de Ville, s’est attaquée à un chantier de grande envergure dans le périmètre de la bastide historique. Plusieurs bâtisses ont été ciblées sur les rues Arnaud-Daubasse, Dijon, Général Gouget et Cieutat. Certaines laisseront place à des jardins faisant office de « poumons de fraîcheur » dans cet environnement très urbanisé. D’autres seront rénovées ou reconstruites en vue de devenir des maisons de ville à la vente et des logements sociaux dits « de qualité ». « Ce que l’on entend ici par qualitatif s’appuie sur le niveau de revenus des foyers éligibles. C’est d’ailleurs la loi qui nous l’impose, afin qu’on ne soit plus dans un « quartier prioritaire » », précise Gilles Charollais, vice-président de la CAGV. Des jardins, des loggias ou des terrasses offriront des espaces extérieurs privatifs aux résidents en plus de garages dans certains cas. L’impasse Dijon et les venelles seront sécurisées et réhabilitées. Toutes ces prestations de standing sont perçues comme des gages d’attractivité indispensables pour les futurs propriétaires bailleurs, occupants ou locataires. L’ambition affichée est la reconquête d’un espace urbain paupérisé.
Le défi imposé par l’ABF //

Intervenir dans un quartier historique comme celui-ci, avec un patrimoine bâti remarquable, ne se fait pas sans respecter quelques règles. Les architectes des bâtiments de France (ABF) en sont les garants. Et c’est peu de dire que la marge de manœuvre est extrêmement mince. Beaucoup de propositions sont rejetées, dans l’optique de conserver la bastide telle qu’elle est. Le problème ici, c’est qu’un certain nombre d’immeubles, pas si anciens, ne présentent pas une grande valeur patrimoniale. Par exemple, sur les démolitions destinées à créer des jardins, consigne a été donnée de préserver la continuité des façades, d’où la conservation de traverses et piliers. Les architectes François de La Serre et Karine Carmentran ont dû redoubler d’ingéniosité dans leur coup de crayon pour avoir l’aval de l’ABF.

La SEM 47 à la manœuvre //
Pour mener à bien ce projet, la CAGV s’est appuyée sur un organisme expert en matière d’aménagement du territoire au service de la population : la SEM 47. La collectivité a opté pour une concession d’aménagement. La SEM 47 pilote ainsi l’ensemble de l’opération et assurera la commercialisation des biens à la vente. Concernant les logements sociaux, c’est le bailleur Domofrance qui a été retenu.
Laisser un commentaire