Aménagement en Villeneuvois : voie verte vers Rogé : où en est-on ?

Point de situation sur ce projet touristique d'ampleur avec une étape décisive franchie ces dernières semaines.

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Ce n’est pas encore la véloroute des châteaux de la Loire, mais la jonction cyclable vers la forteresse de Rogé le long du Lot commence à sérieusement se préciser. Ce projet, amorcé dès 2020, lorsque les édiles ont été renouvelés ou confortés, a validé quasiment toutes les grandes étapes vers sa concrétisation. Approbation au sein de la Communauté d’agglomération du Grand Villeneuvois, ouverture d’une enquête publique, déclaration d’utilité publique… Et depuis le 2 septembre, le préfet Daniel Barnier a déclaré, par un arrêté, « cessibles les parcelles nécessaires ». Cela signifie que, désormais, la petite dizaine de propriétaires fonciers concernés seront contraints d’accéder à la demande de la CAGV. La première tentative de négociation à l’amiable n’avait pas abouti. Deux grands cas de figure se présentent donc devant cette décision administrative ferme : une transaction en douceur ou un passage par le juge des expropriations. Quoi qu’il advienne, c’est une défaite pour les propriétaires collectivement opposés à cette voie verte. « Nous sommes dans une phase juridique, en espérant qu’elle se résolve vite pour passer enfin à la phase opérationnelle », précise Gilles Charollais, vice-président en charge de l’aménagement communautaire.

Arguments contre arguments //

Du côté des opposants, plusieurs points sont soulevés. En premier lieu la réduction de parcelles agricoles et les problèmes d’écoulement des eaux pluviales vers le Lot causés par le tracé retenu en bord de rivière. La présence de certaines espèces protégées pourrait être menacée. Certains craignent par ailleurs que les berges ne soient pas assez stables pour recevoir un tel équipement. D’un point de vue plus personnel, les propriétaires craignent de potentielles nuisances. Ces mêmes détracteurs auraient préféré que le parcours initialement envisagé sur l’ancienne voie ferrée soit retenu, aux motifs qu’il n’aurait artificialisé aucun sol et qu’il aurait desservi les bassins d’emploi.

En face, les défenseurs de la voie verte arguent que le passage le long du Lot présente à la fois le plus d’atouts et le moins d’inconvénients. En longeant le Lot, il ne scinderait aucun terrain en deux. Il ne traverserait pas non plus la moindre route, un gage de sécurité énorme pour tous les usagers. Sans oublier l’attractivité touristique grâce à un magnifique environnement naturel. « Il y a un autre point à ne pas négliger. Si certains propriétaires se sont constitué des aménagements personnels façon « riviera », les berges appartiennent cependant au domaine public grâce à la servitude de marchepied. Quant aux accès à l’eau pour l’irrigation, nous avons bien entendu proposé des solutions de raccordement. Même chose pour les clôtures que la collectivité peut réaliser si besoin », assure Gilles Charollais. Dans les commentaires de l’enquête publique, on retrouve une majorité d’usagers potentiels très favorables à ce tracé qui, de surcroît, se raccorderait aux voies cyclables existantes de la ville.

Un financement partagé //

Le maître d’ouvrage de ce projet est la CAGV. L’intercommunalité ne sera néanmoins pas la seule à mettre la main à la poche pour que la voie verte vers Rogé puisse voir le jour. Le niveau de subventions extérieures atteint les 80%. Voici le plan de financement :

– État via le Fonds de mobilité active : 506 k€

– Europe via le programme FEDER : 490 k€

– CAGV : 345 k€

– Région Nouvelle-Aquitaine : 186 k€

– Conseil départemental via le FACIL : 150 k€

– Mairie de Villeneuve-sur-Lot : 50 k€

Le calendrier et la continuité //

« L’objectif est de pouvoir commencer les travaux aussi vite que possible. Nous sommes prêts. Dès lors que nous aurons tous les terrains, nous pourrons attaquer », assure le vice-président Gilles Charollais. Une ouverture au public d’ici deux ans semble envisageable pour les élus, même si beaucoup d’obstacles peuvent encore se dresser et ralentir l’opération. La création de cette voie verte Villeneuve-Rogé apparaît toutefois inéluctable. La CAGV se penche ainsi déjà sur l’après : une prolongation jusqu’à Penne d’Agenais, toujours le long du Lot. 1500 mètres séparent Rogé de l’entrée du village voisin, avec encore 2500 pour accéder au Port-de-Penne. « Nous discutons avec Fumel – Vallée du Lot pour concrétiser ce second projet.»

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