Économie : Vitamont : 40 ans de succès et d’innovation

L'entreprise monflanquinoise a célébré un jalon symbolique de son existence marquée par des paris audacieux qui ont payé.

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Se lancer dans le business du bio au milieu des années 80 n’avait rien d’un chemin tout tracé. Le fondateur de Vitamont, Alain Brugalières, se souvient d’une époque marquée par « le productivisme à outrance ». Mais ce fils d’agriculteurs avait « la foi » et n’a pas hésité à plonger dans le grand bain avec un concept simple : transformer les fruits les plus naturels possibles de cette région que certains appellent « le jardin de la France » pour en faire des jus et des boissons rafraîchissantes. Un petit atelier de 600 m2, une presse manuelle, un marché loin d’être mature… « Le décollage fut pour le moins timide », sourit Alain Brugalières. Cette phase, longue d’une bonne dizaine d’années, n’a pas empêché Vitamont de développer son expérience, ses recettes, ses certifications. « Et puis il y a eu la crise de la vache folle et des problèmes sanitaires qui ont poussé les consommateurs vers des produits plus sains. À ce moment-là, nous étions déjà prêts », explique le fondateur. La croissance s’est accélérée de manière exponentielle. Vitamont est passé du modeste transformateur en très belle PME. Les chiffres (voir ci-après) sont là pour en témoigner.

Capacité à se réinventer

Au-delà de sa stature locale, cette société est un acteur incontournable avec une qualité de produits qui n’a jamais déçu les consommateurs des magasins bio partout dans le pays et même au-delà. La plus grande force de l’entreprise réside probablement dans sa capacité à se réinventer perpétuellement. Le marché des jus de fruits s’effondre en conventionnel et stagne en bio ? Vitamont continue à progresser. Les boissons rafraîchissantes non alcoolisées explosent ? Vitamont fait 13 points de mieux que la tendance nationale. Ces performances sont rendues possibles grâce à une imbrication parfaite entre les équipes de R&D, le marketing, le commerce et bien sûr la production/logistique. « Notre vocation est de trouver le produit star de demain. Nous travaillons sur une quarantaine de projets. Une vingtaine peut-être verront le jour », indique Nathalie Albinet, directrice marketing. Après le « miracle de la grenade » il y a une douzaine d’années, Vitamont cartonne avec sa gamme « zéro sucre » dépassant trois fois ses objectifs, sa réinterprétation du kéfir (baptisée Kivi), ses Kombucha et sa Ginger Ale. Ces boissons à forte valeur ajoutée gagnent jour après jour la confiance du public. « Si c’était simple, tout le monde pourrait le faire. Alors, bien sûr, il n’y a pas que des succès mais on est en mesure d’offrir ce dont peu d’entreprises sont capables et de réaliser des lancements très rapidement », se félicite Éric Bocquier, directeur général de Vitamont depuis 2014.

Vitamont en chiffres //

25 M€ de chiffre d’affaires l’an passé, peut-être 30 M€ à la fin de cet exercice

44 collaborateurs

250 références au catalogue

une présence dans plus de 20 pays

42% des parts de marché en France sur son segment

40 000 bouteilles produites chaque jour soit 8 millions de litres par an

9000 m2 de bâtiments

Un engagement RSE fort //

Si la notion de démarche RSE (pour Responsabilité sociale et environnementale des entreprises) est aujourd’hui largement revendiquée, on ne peut pas accuser Vitamont de surfer sur la tendance. Dès ses débuts, avant même que les consommateurs ne soient vraiment sensibles à ces questions, l’entreprise monflanquinoise a assumé des engagements forts. Au-delà du bio, Vitamont est par exemple passé du verre recyclable au verre réemployable pour aller encore plus loin. En adhérant à des programmes comme Fairtrade ou 1% pour la planète, plus d’un million d’euros a été versé à des organismes pour de belles causes, comme l’amélioration du quotidien d’agriculteurs/producteurs. « Qu’il est compliqué de monter un écosystème responsable en France mais on s’accroche ! », souligne Éric Bocquier.

La force d’un groupe et le soutien des jeunes pousses //

L’histoire de Vitamont ne s’écrit pas toute seule. En 2011, Alain Brugalières a vendu l’entreprise au groupe Léa Nature. « Cela nous apporte une certaine solidité et nous conforte dans notre capacité à investir », révèle Éric Bocquier. La séquence de lourds investissements entre 2021 et 2023 pour un montant global de 7,5 M€ a permis de faire sortir de terre un entrepôt de 2500 m² et un hall technologique de 1300 m² abritant le conditionnement des boissons pétillantes.

Vitamont joue aussi son rôle pour accompagner de jeunes structures en plein développement. C’est ainsi que la Manufacture bordelaise, fondée par Marion Gaudicheau et François Delmas Saint-Hilaire a intégré l’écosystème Vitamont. « Ils avaient besoin de fonds et d’infrastructures pour faire grandir leur marque Unaju. Chez nous, ils ont une usine neuve pour produire, stocker, conditionner. Inversement, ils nous apportent une vision et des idées nouvelles. C’est une collaboration symbiotique, une histoire de rencontre », glisse Éric Bocquier. « Quand on est arrivés il y a trois ans, on avait un peu peur d’arriver au cœur d’une grosse entreprise et de perdre en agilité. Au final, on se retrouve dans une structure à taille humaine qui nous permet d’aller plus loin et plus longtemps », confirme François Delmas Saint-Hilaire.

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