Assises de la sécurité en Lot-et-Garonne : quand la prévention devient une urgence partagée

À Saint-Hilaire-de-Lusignan, les premières Assises de la sécurité ont mis en lumière les risques liés aux réseaux souterrains, en particulier le gaz. Professionnels, collectivités et citoyens ont été invités à changer leur regard sur la prévention.

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Le 30 septembre 2025, Saint-Hilaire-de-Lusignan s’est transformé en centre névralgique de la sécurité des réseaux locaux. Loin d’un événement confidentiel, les premières Assises de la sécurité du Lot-et-Garonne ont réuni un large éventail d’acteurs : pompiers, salariés du BTP, représentants des collectivités locales, exploitants de réseaux comme GRDF et Enedis, mais aussi simples citoyens et curieux. Ici, l’intérêt était de mettre un coup de projecteur sur un danger souvent invisible mais bien réel : les incidents liés aux réseaux enterrés, notamment le gaz. « Ce sont des infrastructures que l’on ne voit pas, mais qui peuvent faire beaucoup de dégâts si elles sont mal identifiées ou mal manipulées ».

Des démonstrations frappantes

Le simulateur en action // Photo préfecture Lot-et-Garonne

Parmi les animations les plus marquantes de la journée, un simulateur d’explosion de gaz a été mis en œuvre par les sapeurs-pompiers du SDIS 47. Le grondement assourdissant de la détonation factice a rappelé à tous les risques concrets auxquels peuvent être confrontés les services d’urgence en situations réelles. « La majorité de nos interventions sur les chantiers sont liées à des suspicions de fuite ou des émanations dangereuses », précisent les représentants sur place. Ces situations imposent une coordination millimétrée entre les pompiers et les opérateurs de réseaux. « Lorsqu’une fuite est détectée, tout l’enjeu est de sécuriser les lieux rapidement, éviter toute étincelle et procéder à une mise hors de danger », poursuivent-ils.

Et les chiffres interpellent. Selon GRDF, 8 incidents sur 10 pourraient ne jamais se produire si les procédures de prévention étaient systématiquement respectées. Joëlle Rioche, en charge de la prévention des dommages aux ouvrages, insiste : « Une bonne partie de ces accidents tient à un manque d’information ou de formation. Il faut davantage de culture du risque dans notre société. » Le moindre chantier, même domestique, peut représenter une menace. Installer une clôture, creuser pour planter un arbre ou poser une piscine hors-sol… toutes ces actions impliquent de vérifier la présence de réseaux en amont. C’est le rôle des déclarations de travaux (DT/DICT), souvent négligées ou mal comprises par les particuliers.

Une responsabilité partagée

Les Assises n’ont pas seulement été un lieu d’information, mais un espace de dialogue entre collectivités, entreprises et services publics. À travers des tables rondes et des démonstrations en réalité virtuelle, les participants ont échangé sur les réglementations, les outils de détection et les responsabilités de chacun. Car la sécurité sur les chantiers ne repose pas que sur les épaules des professionnels du gaz ou des pompiers. Elle commence bien en amont, dès la planification des travaux, par une concertation rigoureuse. « Il faut que cette culture de la vigilance devienne un réflexe collectif », résument, en assemblée, les organisateurs convaincu de l’importance de pérenniser ce rendez-vous. « Car si les réseaux enterrés se font discrets, leurs risques, eux, ne prennent jamais de vacances. »



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