Impôts à Agen : l’équipe Dionis conteste les chiffres de l’opposition

Mis en cause par le groupe Vivement Agen sur la fiscalité locale, Jean Dionis et son adjoint aux finances Mohamed Fellah répondent point par point, dénonçant « amalgames », « fantasmes » et « illusions budgétaires ».

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Alors que la campagne pour les municipales de 2026 prend forme à Agen, la question des impôts devient un terrain d’affrontement privilégié. Dans un long communiqué envoyé à notre rédaction, le maire Jean Dionis du Séjour et son adjoint aux finances Mohamed Fellah s’emploient à déconstruire les accusations du groupe Vivement Agen, emmené par Laurent Bruneau. Dans notre article publié vendredi dernier (lire via le lien ci-dessous), le candidat de la gauche unie enfilerait « un nombre considérable de contre-vérités », selon le maire, allant jusqu’à ironiser sur la posture de son opposant : « Pour nous, Laurent Bruneau devient de plus en plus “Bruneau les impôts”. » Une diatribe qui avait notamment semé la discorde en conseil municipal la semaine passée.

La majorité municipale insiste sur un engagement ferme : « Nous n’augmenterons pas le taux de la taxe foncière des contribuables Agenais sur toute la durée du mandat. Ce taux restera donc stable à Agen jusqu’en 2026 », rappelle Mohamed Fellah, qui poursuit : « Il est dommage de devoir rappeler cette évidence : non, la Ville et l’Agglomération ne relèvent pas de la même gouvernance ni du même budget ».

Des chiffres jugés “spectaculaires mais faux”

Les élus reviennent longuement sur les données avancées par l’opposition dans nos colonnes. « Un véritable feu d’artifice de chiffres spectaculaires qui peuvent effrayer le citoyen Agenais, mais des chiffres qui, heureusement, ne reflètent pas la réalité », critique Mohamed Fellah. À commencer par la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), que Vivement Agen dit avoir vu augmenter de 70 %. « Son taux est fixé à 11 % depuis 2020 par le conseil communautaire et n’a jamais été modifié », rectifie l’adjoint. La hausse apparente, selon lui, vient uniquement « de la revalorisation nationale des bases cadastrales, décidée par l’État chaque année ». Assimiler cette évolution mécanique à une décision locale relèverait alors « de la manipulation ».

Même réponse sur la taxe spéciale d’équipement (TSE), que l’opposition dit avoir bondi de 45 % : « La TSE ne dépend ni de la Ville ni de l’Agglomération. Elle est d’abord destinée à l’ensemble des territoires concernés par le tracé de la LGV et son taux est fixé nationalement », explique Mohamed Fellah. La création d’une part locale pour l’EPFL (Établissement public foncier local Agen-Garonne) ne constituerait pas une hausse mais un simple transfert de financement.

Autre point d’achoppement : la taxe GEMAPI, citée comme un nouvel impôt local. « Elle a été instaurée pour financer la protection contre les crues, l’entretien des berges, la restauration des zones humides », précise Mohamed Fellah, avant d’ajouter : « Le produit de cette taxe sera revalorisé de 0,6 million en 2026, bien en dessous du plafond légal. Il est curieux de voir notre opposition, pourtant soucieuse des effets du changement climatique, critiquer cette mesure qui vise à protéger les Agenais. »

« Incompétence ou mensonge »

Concernant les services municipaux, et notamment les tarifs de cantine et du périscolaire, là encore la majorité réfute les hausses avancées. « Les tarifs municipaux ont été gelés de 2021 à 2023, puis revalorisés de 5 % en 2024 pour suivre l’inflation alimentaire », rappelle l’adjoint aux finances. Il souligne aussi que « le budget municipal prend en charge environ la moitié du coût réel des repas » et que les tarifs restent « différenciés selon le quotient familial, protégeant ainsi les foyers les plus modestes ». Dès lors, parler d’une hausse de 50 % des tarifs de cantine et de 70 % pour le périscolaire relèverait selon lui « soit d’une incompétence regrettable, soit d’un mensonge éhonté. Dans les deux hypothèses, c’est grave et inquiétant. »

Quant à la gratuité, la majorité dénonce une “illusion”

Enfin, la municipalité s’attaque à la question de la gratuité, cheval de bataille de Vivement Agen. La promesse d’un accès gratuit à certains services, comme les cantines ou les transports, est perçue comme irresponsable sans précisions sur leur financement. « Quand on sème de manière inconsidérée de la gratuité, les Agenaises et les Agenais récoltent des impôts ! », ironise Jean Dionis. L’adjoint aux finances appuie : « Dire non à la hausse d’impôts tout en promettant plus de dépenses, ce n’est pas un projet, c’est une illusion. »

Et au-delà des chiffres, c’est la méthode de l’opposition qui est pointée du doigt. « Pendant six ans, le chef de file de l’opposition n’a jamais pris la parole sur ce sujet, pourtant central, en conseil municipal », regrette Mohamed Fellah. En somme, si la majorité s’inscrit dans la défense d’un bilan qu’elle revendique « responsable », elle semble également préparer le terrain d’une campagne électorale où la bataille des chiffres ne fait que commencer.

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