Quand Benoît Mellet raconte son parcours, il ne parle ni de success story fulgurante ni de croissance à marche forcée. « On a construit étape par étape », résume-t-il simplement. Opticien diplômé et audioprothésiste, il crée avec son épouse leur société en 2006. À l’époque, leur premier magasin ouvre à Périgueux. Les ouvertures s’enchaînent ensuite en Dordogne, puis sur le Bassin d’Arcachon. Très tôt, Agen s’impose comme l’un des quatre territoires clés du projet. Aujourd’hui, Benoît Mellet pilote huit centres Optical Center, dont deux en Lot-et-Garonne, à Boé et au Passage-d’Agen, avec près de cinquante collaborateurs.
« Le lancement d’un magasin, même après un an, c’est encore un lancement », sourit le dirigeant, évoquant une période marquée par des ajustements d’équipe et d’organisation. Dans ces centres, les profils sont variés : opticiens, audioprothésistes, spécialistes de la contactologie, alternants… mais aussi des parcours atypiques. À Boé, une opticienne ukrainienne, ancienne ophtalmologiste dans son pays, exerce en attendant la reconnaissance de son diplôme en France. « Pour l’expertise de la vision et l’adaptation en lentilles, on est clairement entre de bonnes mains », souligne-t-il.
Green Optical pour recycler les déchets de l’optique
Au fil des années, Benoît Mellet a structuré ce qu’il appelle une « performance globale ». « La performance économique doit être au service de la performance sociale », De cette réflexion est née une structure dédiée, Green Optical, lancée en 2019. Son objectif : recycler les déchets issus de la fabrication des lunettes pour créer, à terme, de nouveaux matériaux. « Une paire de lunettes, c’est énormément de chutes qui finissent à la poubelle. Moi, je voulais savoir ce qu’on pouvait en faire », raconte Benoît Mellet. Le projet, passé par de longues phases de recherche et développement avec des partenaires industriels et institutionnels, a permis d’approcher la fabrication d’une monture écoresponsable. « Ce n’est pas du greenwashing. On voulait quelque chose de sérieux, inscrit dans le temps », affirme-t-il, conscient que le chemin reste long.
Télé-expertise et IA
À Boé comme au Passage, l’innovation est aussi technologique. Les centres sont équipés de solutions de télé-expertise ophtalmologique nommées « Lyleoo », couplées à de l’intelligence artificielle. Objectif : permettre des examens de vue rapides et sécurisés pour des patients confrontés à des délais parfois « insupportables » chez les ophtalmologues. « L’opticien fait l’examen, l’IA analyse les données et la moindre alerte déclenche une orientation vers un ophtalmo », détaille Benoît Mellet. En pratique, l’examen dure une quinzaine de minutes. « On ne remplace pas le médecin, mais on libère du temps médical pour les pathologies et les urgences », défend-il.
Autre projet emblématique : l’OC Mobile, un camion entièrement équipé pour l’optique et l’audition, expérimenté notamment sur les marchés et dans les Ehpad du secteur. L’initiative visait à lutter contre la désertification médicale et l’isolement des personnes âgées. Faute d’un cadre réglementaire adapté, le projet est aujourd’hui à l’arrêt, par « souci de passer pour du colportage », cède-t-il. « Économiquement, c’était très compliqué, mais humainement, ça avait énormément de sens », regrette Benoît Mellet, qui n’exclut pas une relance si les règles évoluent, d’autant que le centre du Passage-d’Agen est équipé pour.
À Boé et au Passage-d’Agen, les centres Optical Center se veulent à la fois accessibles et haut de gamme, mêlant grandes marques, verres de haute technicité et services de proximité. « Du service à fond, au prix le plus juste », résume le franchisé. Quant à de nouveaux projets en Lot-et-Garonne, rien n’est acté. « Pourquoi pas, si un jour il y a une vraie demande », glisse-t-il, prudent. Une chose est certaine, sur le territoire agenais, l’optique selon Benoît Mellet se pense déjà bien au-delà des lunettes.
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